Et Ils Meurent tous les Deux à la Fin d’Adam Silvera

J’ai lu Et Ils Meurent tous les Deux à la Fin d’Adam Silvera il y a quelques mois, j’ai rédigé un petit retour, mais le roman ne m’avait pas plu plus que ça. Cependant, c’était une affaire de goût personnel, je pense que c’est un excellent roman, original et bien écrit, juste… pas pour moi. Au cas où il soit pour vous, et que mon retour mitigé ne vous fasse pas envie – étonnant ! – voici la chronique passionnée d’un de mes amis. Vous le connaissez déjà : c’est lui, l’ami que je mentionne dans de nombreuses chroniques – mais n’allez pas croire pour autant que je n’ai qu’un seul ami, hein !

Je lui laisse donc la parole :

homme tenant une liseuse avec la couverture de Et Ils Meurent tous les Deux à la Fin d'Adam Silvera, de nuit

J’ai toujours fui les fins malheureuses, elles ont le don de bien trop m’affecter. Alors évidement, un livre qui a pour titre « Et Ils Meurent tous les Deux à la Fin » n’aurait jamais dû faire partie de mes lectures…

Il m’a été conseillé par Elaine et le résumé m’avait vraiment attiré. L’histoire se passe dans une société similaire à la nôtre… à une différence près. Un organisme, Death-Cast, connait chaque jour le nom de ceux qui mourront prématurément durant les prochaines 24H et appelle chacune de ces personnes pour les prévenir que leur dernier jour est venu.

Cette nuit-là, Mateo, un adolescent de 18 ans, reçoit ce funeste appel. Ce destin qu’il a toujours craint se réalise : il est maintenant un « decker ». Il se rend compte qu’aujourd’hui est sa dernière opportunité pour enfin s’autoriser à vivre autrement que replié sur lui-même. Il s’inscrit sur l’application « Le Dernier Ami », destiné à aider les deckers qui le souhaitent à ne pas vivre leur dernier jour seuls. Il y fait la rencontre de Rufus, decker lui aussi.

Malgré leurs caractères et histoires si différentes, ils apprennent ensemble à faire de cette journée la plus riche de leur existence.

couverture de Et Ils Meurent tous les Deux à la Fin d'Adam Silvera

Qui ne s’est jamais posé la question de ce qu’il ferait de sa journée s’il savait que c’était la dernière ? Ce livre nous plonge dès son premier chapitre dans ce questionnement, cette recherche de soi et ce drame latent. Les références à leur mort sont bien sûres omniprésentes et on pourrait craindre de tomber dans la répétition, mais Adam Silvera a su les amener de manière diverse et subtile. Ce livre est parvenu à me faire pleurer avant même la fin de son 2ème chapitre. Lors d’un repas qu’ils prennent dans un petit restaurant, Mateo prend le temps au moment de partir de remercier à la fois la serveuse, le commis et le gérant. C’est inhabituel et ne prend son sens dramatique que parce que l’on sait que le temps leur est compté, et cela me touchait d’autant plus à chaque fois.

A travers un récit de moins d’une journée, on suit les questionnements et les regrets des personnages et on se sent tellement proche d’eux. L’auteur parvient à nous faire non seulement réfléchir au sens que l’on veut donner à nos vies, à sa valeur mais également à la société qui nous entoure. Il s’est organisé tout un marché autour des deckers avec par exemple un parc qui invite ceux-ci à expérimenter sans danger le plus de sensations possibles pour leur dernier jour (saut en parachute virtuel, nage avec des requins,…). On y voit aussi les problèmes d’un tel modèle : si l’on n’a pas été appelé, on sait que l’on ne mourra pas prématurément ce jour-là, apportant un sentiment d’impunité et d’immunité qui peut être lourd de conséquences.

J’étais au départ inquiet à l’idée d’une romance étalée sur moins de 24H, mais l’évolution de leur relation se fait avec un incroyable naturel, aussi jamais n’ai-je questionné son déroulement. Cette lecture a donc été l’une de mes plus éprouvantes, et je me suis vite tellement attaché aux deux personnages et à l’histoire qu’ils créaient ensemble que j’avais envie de hurler à l’injustice de leur destin, même s’il avait été le moteur de leur rencontre. J’écris ces lignes quelques heures à peine après avoir terminé ce livre et je me sens encore totalement vidé. Je sais qu’il me faudra du temps pour me remettre cette bouleversante lecture.

Je conseille très vivement ce livre, mais je dois vous mettre en garde, c’est un voyage émotionnel qui ne vous laissera peut-être pas indemne.

Krysis

Avertissements : agression

 

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