J’ai beaucoup aimé Autoboyographie, mais en discutant avec un ami qui avait adoré aussi, nous nous sommes rendu compte que c’était pour des raisons très différentes ! J’ai déjà publié mon article ici, et voici le sien :
Depuis le début du confinement, l’une de mes amies m’a demandé de lui conseiller des lectures, et j’ai tout de suite été super enthousiaste. J’ai toujours adoré partager mes lectures préférées. Avoir les commentaires d’amis sur des lectures qui m’ont marquées, c’est un peu pouvoir revivre ma première lecture à chaque fois. Et lorsque je me lance dans une lecture que l’on m’a conseillé, je ne suis pas avare de commentaires non plus, Elaine pourrait en attester ! J’ai ainsi eu l’occasion de refaire le tour de mes livres favoris, et quelques années s’étant écoulées pour la plupart d’entre eux depuis que je les ai lus pour la dernière fois, les commentaires de mon amie m’ont donné envie de les relire en même temps qu’elle.
C’est ainsi que je lui ai conseillé Autoboyographie de Christina et Lauren, et me suis par la même occasion lancé dans sa relecture. On y suit l’histoire de Tanner qui entre dans son dernier semestre en tant que lycéen. Poussé par un défi de sa meilleure amie Autumn, il se lance dans un cours un peu particulier : le Séminaire. Son objectif : écrire un roman avant la fin de l’année scolaire, roman qui sera avant tout pour lui le moyen de coucher ses émotions et réflexions sur le papier. Il rencontre Sebastian, tuteur pour ce cours, qui y a participé l’année précédente et dont le roman a même été repéré et publié. Son attirance pour lui est immédiate, mais que faire quand l’on est au cœur du très mormon Etat de l’Utah, et que Sebastian est le fils d’un évêque ?
Je me souviens lorsque j’étais tombé sur ce livre pour la première fois que j’avais été assez inquiet du fait qu’il traite de la religion et plus précisément du mormonisme. Le sujet des institutions religieuses est quelque chose qui peut facilement m’agacer, et ayant eu une amie proche mormone au lycée (qui est d’ailleurs partie continuer ses études dans une université en Utah après avoir obtenu son baccalauréat), je connaissais un petit peu leurs croyances et principes que l’on pourrait qualifier de… traditionnalistes.
Quoi qu’il en soit, j’avais été agréablement surpris par le réalisme avec lequel les auteures abordent ce sujet complexe et évidemment omniprésent. Elles ont réussies selon moi à ne se trouver ni dans un excès de violence, ni dans une diminution du rejet de la communauté LGBT ou, d’un point de vue plus général, de ce qui va à l’encontre des idéaux mormons. Cet aspect du roman n’a ainsi pas du tout été un frein à ma lecture, au contraire, il apportait une vraie profondeur aux injustices vécues.
Ce qui m’a le plus plu dans ce roman reste en tout cas la plume des auteures qui a su me maintenir totalement accroché tout le long de l’histoire. On est ballotté aux grés des péripéties du personnage, alternant toujours avec fluidité et naturel entre joie, colère, rire et tristesse. Avez-vous déjà eux ces moments où, après une scène particulièrement intense, la larme à l’œil ou le poing fermé, vous prenez le temps de respirer un peu, vous vous posez quelques secondes et vous vous dites « waouh, j’aimerai pouvoir écrire comme ça moi aussi… » ?
Les personnages sont également très attachants et humains. Entre les parents de Tanner qui sont ultra compréhensifs mais inquiets de la relation naissante entre leur fils et Sébastian, la meilleure amie Autumn qui essaye de se détacher de ses sentiments pour Tanner, le très mormon Sebastian qui est perdu entre son Dieu, son Eglise, sa famille et son cœur, et Tanner lui-même qui nous émeut à travers ses espoirs, ses cris du cœur mais également ses secrets, ce sont des personnages que l’on comprend et auxquels on peut s’identifier.
Tanner est d’ailleurs bisexuel dans le roman, et j’avais aimé voir les réflexions que cela apportait, la différence avec l’homosexualité ayant un sens, même si elle aurait pu, je trouve, être plus creusée. Le seul regret que j’avais eu à la lecture de ce livre fut une fin un peu trop rapide à mon goût : j’aurai aimé que les principales intrigues soient closes de manière plus claires, et évidemment, en avoir un petit peu plus de ce couple qui m’avait tellement séduit.
Autoboyographie aborde avec justesse de nombreux thèmes : l’homosexualité, la bisexualité, le coming-out et bien sûr la religion. Il présente un premier amour d’une grande beauté et tendresse malgré des obstacles de nos jours encore bien réels. Cette relecture m’a en tout cas permis de me rappeler pourquoi ce livre faisait partie de mes favoris, mais aussi d’échanger avec mon amie, au fil de notre lecture, des commentaires par dizaines. Et si certains d’entre vous l’ont déjà lu ou si cet article vous a motivé à vous lancer, je serai ravi d’avoir votre opinion !
Avertissements : homophobie, abus émotionnel, dépression, rejet parental
Une réflexion sur « Autoboyographie de Christina Lauren »