L’Espace d’un Instant de Niki Smith

personne en manteau arc-en-ciel lisant L'Espace d'un Instant de Niki Smith devant un buisson jaune et un buisson vert

J’ai lu la bande-dessinée L’Espace d’un Instant de Niki Smith un peu par hasard : je l’ai achetée car elle me permettait d’avoir les frais de port gratuits sur une autre commande. Elle n’était pas chère et le sujet semblait intéressant !

En effet, c’est une œuvre qui se penche sur le PTSD (Syndrome de Stress Post-Traumatique) : après l’agression de sa prof d’art plastique, Manuel, qui était présent, peine à se réadapter au quotidien.

Cette BD est magnifique. Pour se calmer, Manuel se créée des points d’ancrage en photographiant les alentours, ou en regardant des photos qu’il a prises : le fait d’avoir un élément précis sur lequel se fixer permet à la panique de refluer. Il y a donc beaucoup de cases de contemplation des alentours, des personnes, un peu comme des photos. C’est super joli ! La coloration est très belle – il y a en particulier un lever de soleil que j’ai adoré – et les dessins m’ont plu en général.

Les moments de panique étaient également très bien montrés, avec un jeu sur les couleurs qui permet de représenter les émotions de Manuel, la distance avec son entourage, la source de sa crise. Les gens autour deviennent flous, il y a un hyperfocus sur l’élément perturbateur – la porte par laquelle l’agresseur est passée, un son surprenant – parfois, des flashbacks dessinés de manière vive et agressive. J’étais vraiment dedans, je ressentais avec Manuel – sans avoir de crise de panique, heureusement.

A l’occasion d’un projet scolaire, Manuel se retrouve en groupe avec Sébastien et Caysha. Sébastien habite dans une ferme et Caysha a des poules : toustes deux entrainent Manuel dans leur passion pour l’élevage. Leur amitié se développe très spontanément et naturellement, et j’avoue que j’avais un peu la nostalgie de l’époque où c’était facile de me faire des ami·es… elle n’a pas duré longtemps, mais c’était sympa !

Sébastien reçoit un veau adorable dont il s’occupe avec le soutien de Manuel et Caysha. Tous trois souhaitent participer au concours agricole de leur association !

Les flashbacks de Manuel font partie de son quotidien, et je les ai trouvés très bien intégrés au récit et à tous les autres moments doux. Sébastien et Caysha sont de supers ami·es, qui l’aident à retrouver ses repères. Même si les scènes de panique sont dures, le soutien que Manuel reçoit me faisait chaud au cœur.

L’espace d’un Instant est vraiment une BD douce et tendre. Ça me fait un peu penser à Heartstopper, car il y a ce même mélange entre sujet dur et ambiance réconfortante. Et puis, le rapprochement entre Manuel et Sébastien est très mignon lui aussi ! J’ai été très émue, et rien que d’y repenser, ça me fait sourire et soupirer de contentement. L’histoire m’a peu importé, j’étais prise dans les relations, dans l’émotion.

couverture de L'Espace d'un Instant de Niki Smith

L’espace d’un Instant, comme beaucoup d’autres œuvres, m’a aussi rappelé à quel point c’est un soulagement de ne plus être enfant. Dans tout ce que je lis, le réflexe des adultes quand ça va mal est la colère et la punition. Manuel fait une crise de panique de plusieurs heures, est super mal ? Il sera puni, parce que les adultes ne l’ont pas trouvé pendant ce moment, ils se sont inquiétés. Il faut les comprendre, c’était terrible pour eux, il ne faut pas que Manuel recommence, alors le priver du soutien de ses ami·es – les privations de sorties et de portable étant les punitions par excellence – c’est clairement la solution.

C’est montré comme étant horrible, et je ne reproche pas ça à cette BD, au contraire, c’est juste… c’est nul, de retrouver ça, encore et encore, partout, dans tant de livres, parce que ça veut dire que c’est un reflet banal de la réalité. Des enfants vivent un truc horrible, et « pour qu’ils ne recommencent pas », on les punit.

L’Espace d’un Instant est une bande-dessinée qui m’a bouleversée, alliant avec brio des moments adorables et des moments difficiles. L’amitié au cœur de cette histoire m’a réconfortée, et les dessins étaient tout simplement magnifiques.

Radar à Diversité : pp latino avec PTSD, couple m/m

Avertissements : flashbacks et attaques de panique

 

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