Duologie Assassins d’Erica Cameron

personne en robe noire et rouge tenant une liseuse avec la couverture d'assassins tome 1 : discord d'Erica Cameron, devant un olivier
Discord

La duologie Assassins d’Erica Cameron était dans la longue liste des livres avec de la représentation ace que j’avais à lire, et j’ai sélectionné Discord, le tome 1, un peu au hasard. J’ai eu de la chance, car il m’a bien changé les idées des autres lectures assez chargées que j’avais en cours. Je regrette seulement de l’avoir commencé alors que j’étais en week-end chez des ami·es : j’avançais entre quelques conversations, la cuisine et la vaisselle, sans lire plus de quelques paragraphes à chaque fois, ce qui n’aide pas à se mettre dans l’ambiance.

Surtout que le début est compliqué à suivre ! Il y a un prologue qui est en fait un chapitre retiré du milieu − et que je conseille de lire à ce moment-là car il n’apporte pas grand-chose avant − et ensuite, on découvre Kindra, une assassin de seize ans qui s’attache à sa cible… Puis son père échoue à le tuer, ce qui n’était jamais arrivé auparavant.

Tout au long de cette scène, on découvre les doutes de Kindra : elle n’aime pas son travail, elle sait que sa famille ne tient pas à elle, mais elle est aussi terrorisée par sa mère qui n’hésitera pas à la tuer si elle s’enfuit.

J’ai immédiatement pensé à un ami qui écrit une histoire avec un assassin entrainé depuis l’enfance : qu’est-ce qui fait qu’une personne éduquée sans sens moral en acquiert un ? J’ai trouvé la question bien traitée dans ce roman, car au fur et à mesure que l’intrigue progresse, on comprend à la fois pourquoi Kindra a des doutes mais aussi pourquoi elle n’a jamais cherché à s’enfuir.

couverture de Assassins tome 1 : Discord d'Erica Cameron

Suite à l’échec de l’assassinat, la famille de Kindra se retrouve dans une situation tendue : leur client a engagé des concurrents qui veulent également les éliminer, et la cible a une équipe de protection qui connait leurs méthodes.

Il y a beaucoup, beaucoup de noms de personnages jetés à tout-va, ce qui rend l’histoire assez difficile à suivre au début, surtout que l’action s’enchaine à grands renforts de détails techniques qui m’échappaient. J’ai plusieurs fois utilisé l’outil rechercher de ma liseuse pour relier qui était qui et qui travaillait pour quel camp.

Mais justement, toute cette action mêlée de dilemmes et de risques élevés, c’était très prenant ! J’ai dévoré le roman alors que j’avais porté un livre papier auquel j’aurais dû donner la priorité, histoire de ne pas l’avoir trimballé pour rien…

La romance était très sympa, un enemies-to-lovers comme je les aime, c’est-à-dire pas toxique. Et en plus, pour une fois, elles ne font pas d’erreurs par amour, ce qui m’agace toujours dans les livres où les personnages sont censés être entrainés à garder leur sang-froid. Kindra réfléchit avant d’embrasser son amoureuse à des moments où ça pourrait leur apporter des ennuis, par exemple. Ça m’énerve tellement lorsque les personnages se « laissent aller à la passion » et que ça empire une situation déjà complexe !

Assassins : Discord était une aventure prenante, avec beaucoup d’action reliée par un enjeu émotionnel intense. J’aimais beaucoup Kindra et j’avais hâte de voir comment elle s’en sortirait !

personne en débardeur à chats  tenant une liseuse avec la couverture d'assassins tome 2 : nemesis d'Erica Cameron, devant une plante grimpante aux fleurs violettes
Nemesis

Et le personnage ace alors ? Il était secondaire, et j’ai compris vers la fin qu’en fait c’était le tome 2 qui avait un personnage principal non seulement greysexuel, mais aussi intersexe, non-binaire et métis : Blake, l’enfant d’un agent du FBI assassiné par les ennemis de Kindra, et qui, poursuivie, est protégé par la famille d’assassins.

J’étais remplie d’espoir et de crainte. D’espoir car c’est rare, comme représentation, et si c’était bien fait, ce serait tellement merveilleux ! Et de crainte parce qu’il y avait un gros risque que ce soit raté, et que je savais que ça me gâcherait toute la série, un peu comme pour Dreadnought d’April Daniels.

Je ne peux finalement pas trancher à ce sujet, tout ce que je peux dire, c’est que Drake ne correspond à aucun stéréotype que j’ai appris à repérer pour ces identités. Est-ce que ça veut dire que c’est bien ou pertinent ? Aucune idée, mais ce n’est pas un alien, l’histoire n’est pas obsédée par son corps, il n’y a pas de scènes sexuelles donc moins de risques de fétichisme, et – incroyable – tout le monde dans ce roman ment sur son identité et parfois son genre, change son apparence… sauf le personnage genderfluid, qui n’est pas trompeur.

C’est cependant dommage : c’est au niveau du scénario que je n’ai pas apprécié Nemesis. Je me suis ennuyée d’un bout à l’autre. Le problème n’est pas que Blake n’est pas un assassin, au contraire ! J’adore suivre des personnages sans pouvoirs dans un univers avec de la magie, ou ceux sans entrainement militaire dans un thriller : ça rend la victoire bien plus complexe, c’est génial.

Mais ici, Blake ne trouvera jamais comment être utile. Sa première et unique décision survient aux trois quarts du roman, et n’apporte absolument rien à l’histoire. En fait, on pourrait retirer Blake de ce livre et ça ne changerait rien du tout. C’est d’autant plus frustrant qu’il y a des évènements dramatiques pour Kindra, mais qu’on ne les ressent pas de son point de vue.

couverture de Assassins tome 1 : Nemesis d'Erica Cameron

Ça aurait pu marcher si je m’étais attachée à Blake, mais ça n’a pas été le cas. Je ne ressentais pas ses émotions, son affection envers Daelan ou la famille Calver. Sur un plan émotionnel, c’était juste… vide.

Je suis déçue, mais j’espère que Nemesis trouvera son lectorat car ce n’est pas un mauvais roman. C’est tellement rare de croiser un personnage avec les identités de Blake, et encore plus détaché de stéréotypes !

Avertissement : parents abusifs (violence psychologique, physique et émotionnelle), mort d’un proche, violence, sang, mort, explosion et incendies, narration psychophobe

 

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