Je Crois que mon Fils est Gay de Okura

personne en manteau arc-en-ciel, accroupie, lisant Je Crois que mon Fils est Gay de Okura devant une vallée verdoyante

Quand j’ai vu le manga Je Crois que mon Fils est Gay de Okura, j’ai trouvé qu’il avait l’air drôle et mignon ! Trois tomes étaient sortis lorsque je me le suis procuré, et ils correspondaient tout à fait à ce que j’attendais.

On y suit le quotidien d’une mère de famille et ses observations de son fils : il tente de cacher qu’il est gay, mais il est vraiment peu doué. Il n’arrête pas de laisser échapper des « quand j’aurai un copain… ah, enfin, non, je veux dire, une copine… ha ha ha » !

Bien que ses bourdes soient cocasses, et l’affection de sa mère touchante, c’est la finesse de cette série qui m’a charmée.

En effet, les observations de la mère sont creusées et remplies de nuances. Elle se demande, par exemple, si c’est vraiment une bonne idée qu’elle encourage son fils à crusher sur un garçon. Et s’il était hétéro ? Son fils en aurait le cœur brisé… mais a-t-elle le droit de décider à sa place ?

L’affection que j’éprouve pour cette famille était d’autant plus profonde que leurs interrogations étaient nuancées. Évidemment, j’aurais apprécié une mère qui soutient son fils sans se poser de questions, mais ça la rendait plus humaine, complexe et réelle, et donc plus touchante.

Il y a un fil rouge, et une chronologie, mais plus par ses scènes individuelles – avec un thème par chapitre – que Je crois que mon Fils est Gay brille.

J’ai par exemple beaucoup aimé la scène où le père, pour « plaisanter », utilise des insultes homophobes pour parler de l’amitié entre son fils et son meilleur ami. Vexé, le fils quitte la pièce, et le père s’interroge sur sa réaction : il avait dit ça juste pour rire, si son fils le prend comme ça, serait-il gay pour de vrai ?

Ma réaction spontanée était de trouver son attitude homophobe, et j’espérais que la mère interviendrait en dénonçant ce biais : utiliser le fait d’être gay comme une insulte, pour se moquer, c’est homophobe.

Mais pas du tout. Elle explique calmement à son mari qu’il vient de s’attaquer à une amitié chère à son fils. Évidemment, si on se moque de quelque chose d’important et précieux, la personne se vexe !

J’ai trouvé ça très juste, et j’ai été impressionnée. On n’a pas besoin d’être super-éduqué en « qu’est-ce que c’est l’homosexualité ou l’homophobie » pour se dire que critiquer l’affection de quelqu’un est blessant. La mère a de bien meilleurs arguments que moi !

couverture de Je Crois que mon Fils est Gay de Okura tome 1

J’ai aussi beaucoup apprécié que, tout du long, ce qui compte pour elle, c’est le bonheur de son fils, et ce qui fait qu’elle est différente de bien d’autres mères n’est pas qu’elle est ouverte d’esprit au sujet de l’homosexualité : c’est le fait qu’elle ne lui impose pas sa vision du bonheur. Elle le regarde. La plupart du manga, c’est elle, qui le regarde et qui réfléchit. Elle voit ce qui le rend heureux, ce qui le blesse. Elle voit qu’il est heureux de passer du temps avec son crush, alors elle invite celui-ci à dîner. Elle voit que ce crush fait du bien à son fils, alors elle le réinvite. Oui, ce crush est un garçon, et elle est un peu surprise, un peu déroutée, elle se dit que ça serait plus facile si son fils était héréro. Mais elle observe, et elle veut que son fils soit heureux.

Comme c’est une série de quotidien, une fois n’est pas coutume, je ne suis pas fâchée que Je crois que mon Fils est Gay ne soit pas terminée. Le suspense à la fin des tomes n’est pas insoutenable, mais j’ai hâte que la suite sorte : j’ai passé un excellent moment, et j’ai très envie de recommencer en lisant le tome 4.

Avertissement : homophobie (dénoncée)

 

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