L’Année Solitaire d’Alice Oseman

personne en salopette et chemise lisant L’année Solitaire d’Alice Oseman sur un ponton devant une rivière

J’avais acheté L’Année Solitaire d’Alice Oseman il y a plusieurs années, après avoir lu Heartstopper, mais je ne trouvais jamais le temps de m’y plonger. J’ai finalement résolu de ne plus emprunter de livres à la bibliothèque pour me consacrer à mes achats.

Lorsque je lui avais parlé de L’Année Solitaire, un ami m’a dit l’avoir lu et pas aimé : il s’est ennuyé d’un bout à l’autre, Tori étant déprimée et ne faisant rien. Ayant un penchant pour les romans d’action, je redoutais d’être du même avis, mais l’écriture m’a vraiment emportée ! J’ai terminé ma lecture en une journée.

L’histoire commence juste après les vacances du nouvel an, Tori retourne au lycée. Elle y retrouve un ami d’enfance perdu de vue, Lucas ; sa meilleure amie Becky ; et un étrange nouvel élève, Michael. Un groupe mystérieux se nommant Solitaire organise des blagues qui deviennent de plus en plus dangereuses.

Etant vraiment stressée ce jour-là, j’ai trouvé en L’Année Solitaire une lecture très apaisante. Tori est détachée de ce qui l’entoure, et elle me conférait cette même sérénité. Je me suis vraiment reconnue dans son regard sur le monde, à la fois trop émotionnel, car elle est affectée par des injustices qui laissent les autres indifférentes, et très analytique, distant. J’ai souvent du mal avec ces personnages, car je m’ennuie quand je ne ressens pas leurs émotions, et ça me frustre de ne pas connecter à quelqu’un qui me ressemble autant – j’en ai déjà parlé.

Je suis donc ravie de m’être aussi facilement glissée dans la peau de Tori, d’avoir vécu ce roman avec elle. Ce n’était pas l’expérience de connexion la plus vive à ce type de personnage – la palme revient à Ames Miroirs, pour l’instant – mais c’était ma première expérience positive d’une narratrice sans émotions.

couverture originale de L’année Solitaire d’Alice Oseman, bleue avec des flocons

L’année Solitaire est paru en 2012, alors qu’Alice Oseman était encore très jeune : c’est sa première publication, à 17 ans. En 2020, elle a publié une version corrigée, plus cohérente avec le contenu d’Heartstopper – dont Tori est un personnage secondaire – et perpétuant apparemment moins de clichés néfastes. J’ai vu que Nathan a publié cette nouvelle version en 2022.

Une fois que j’ai acheté une version, ça m’irrite de racheter un nouveau roman, mais dans ce cas, que ça valait vraiment le coup. Déjà parce que je suis un peu contrariée des incohérences : j’adore le fait que les romans d’Alice Oseman forment un univers partagé, qu’en les mettant bout à bout, on obtient une histoire globale… je ne veux surtout pas que celle-ci contienne des failles scénaristiques !

Et, surtout, la fin de L’Année Solitaire m’a frustrée. C’est une fin très dramatique, totalement clichée en termes de santé mentale, et super romantique – alors que partout ailleurs, Tori est décrite comme étant sur le spectre aro. Cette fin, c’est vraiment le cliché – que je considère comme nocif – que la romance nous « sauve » quand on a des problèmes de santé mentale. J’avais vraiment l’espoir que la nouvelle version change cette fin.

nouvelle couverture de L’année Solitaire d’Alice Oseman, rose avec une silhouette de loin

Malheureusement, un·e ami·e à qui on a offert la nouvelle version m’en a raconté la fin, et c’est la même : iel ne l’a pas aimée non plus. C’est tellement dommage ! La narration de Tori m’avait emportée, et c’est rare que je me reconnaisse dans ce genre de personnage – alors que je le souhaite vraiment. Ça avait été une lecture apaisante, et si je pense que la fin ne gâche pas tout, je vous conseillerais cependant de la sauter, le reste étant vraiment bien.

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