Alana et l’Enfant Vampire de Cordélia

personne en col roulé lisant Alana et L'enfant vampire de Cordélia, prise dans un système de porte très peu pratique: des barres vertes qui pivotent en formant un sas

Ça fait un bon bout de temps que j’avais acheté Alana et l’Enfant Vampire de Cordélia – je l’avais déjà quand j’ai lu L’Eveil des Sorcières – de læ même auteurice – et il moisissait dans ma pile de livres, comme c’est souvent le cas quand j’achète un roman que je n’ai pas lu.

Mais, enfin, j’étais d’humeur pour de la littérature jeunesse et pour ravaler ma déception résiduelle datant de ma lecture de Tant qu’il le Faudra, et j’ai dévoré Alana et l’Enfant Vampire en un demi-après-midi.

On peut en déduire à juste titre que ce roman se lit très bien, et que je l’ai trouvé passionnant. On y suit l’histoire d’Alana, collégienne issue d’une famille de Médiateurs – des humains servant d’ambassadeurs entre vampires et humaines. Comme elle n’est pas très douée en sport, ses parents la surprotègent et refusent qu’elle participe à des missions, alors qu’à son âge, sa sœur participait déjà !

Alors que ses parents, sa sœur et la copine de celle-ci sont en mission à Berlin, læ meilleur·e ami·e d’Alana, Oli, affirme que leur nouveau camarade de classe est un vampire. Alana n’y croit pas trop : les vampires enfants sont interdits depuis des siècles, alors un vampire collégien ? Impossible ! Mais Oli et elle vont de plus en plus se pencher sur la question, découvrir des secrets et participer à leur première mission de sauvetage.

couverture de Alana et l’Enfant Vampire de Cordélia

J’ai beaucoup apprécié que la grand-mère d’Alana soit très impliquée dans l’histoire. Juste avant, j’avais lu L’école des Chats où les adultes n’écoutent jamais les enfants et ne les croient pas, les laissant se débrouiller pour sauver le monde. C’est une ficelle scénaristique facile pour justifier que des enfants de treize ans vivent une aventure : iels agissent dans le dos de leurs parents car personne ne les croit. N’empêche, c’est très frustrant, et j’apprécie que L’Eveil des Sorcières comme Alana et l’Enfant Vampire proposent des alternatives à ce cliché. Ici, le but de la mamie est aussi de former Alana, il fait donc sens qu’elle lui confie quelques tâches. De plus, comme l’existence des enfants vampires est illégale, nos personnages ont peu d’allié·es, ce qui explique encore qu’il faille se reposer en partie sur des enfants. Classiquement, on leur confie une mission secondaire qui semble sans danger… et plot twist, il y avait plus de danger que prévu. Je trouve que ça marche super bien, et j’aimerais que davantage de livres pour enfants fonctionnent comme ça.

Les difficultés d’Alana en sport viennent de ses douleurs chroniques non diagnostiquées. Bien que le validisme de son entourage soit assez présent, elle est aussi soutenue, et globalement, l’histoire aborde le sujet avec bienveillance.

C’est assez agréable de lire un livre dont je dirais vraiment qu’il est pour enfants. Quand je me souviens des romans jeunesse que je lisais – La Quête d’Ewilan, Le Livre des Etoiles, Peggy Sue… – je me rends compte qu’en fait c’était parfois tout aussi violent que des romans pour adultes. C’est juste que la violence n’est pas désignée comme telle et n’est pas processée, ce qui fait qu’on s’en rend moins compte. Mais n’empêche, je préfère un livre comme Alana et l’Enfant Vampire, qui aborde des sujets difficiles – notamment le traitement des enfants vampires – à la fois sans détourner le regard, mais aussi avec bienveillance. La violence n’est pas minimisée, les combats ne sont pas « cool », mais le but n’est pas non plus d’horrifier les lecteurices. C’est un très bon équilibre !

Radar à diversité : pp avec des douleurs chroniques, psi non-binaire et racisé·e, ps couple f/f

Avertissements : validisme, violence, mort, abus d’enfants et expérimentations ‘scientifiques’

 

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