The Fall of the House of Usher

poster avec tous les membres de la famille Usher, tiré de la série The Fall of the House of Usher

D’habitude, j’écris mes articles direct après avoir fini ma lecture ou mon visionnage, histoire que mes souvenirs soient frais. Et quand j’ai fini de regarder la série The Fall of the House of Usher – mi-octobre, la semaine de sa sortie – j’avais prévu de faire ça. Mais devant mon ordi… pas d’inspiration. J’avais bien aimé, j’avais été rivée à mon écran, enchainant les épisodes, me couchant sans doute un peu trop tard, juste pour avoir la suite. Et pourtant, je ne savais pas vraiment quoi dire.

J’ai eu le déclic un mois et demi plus tard, en regardant une vidéo d’1h qui récapitulait la série. Je crois que ce qui me manquait, c’était du recul. Il se passe vraiment beaucoup de choses dans The Fall of the House of Usher, alors c’est compliqué de faire le tri de ses émotions, pensées et ressentis pour formuler une opinion.

La série s’ouvre sur une rencontre entre l’avocat Auguste Dupin et Roderick Usher, dirigeant d’un empire pharmaceutique abusif qu’Auguste Dupin veut faire tomber depuis des décennies. Deux semaines avant, il avait entamé un procès en clamant que cette fois-ci, les soixante-dix accusations tiendront, car il avait l’un·e des enfants de Roderick comme informateur·ice.

Et maintenant, tous ces enfants sont morts dans des accidents horribles, et Roderick est prêt à confier la vérité à Auguste.

On pourrait penser qu’on s’engage dans un thriller « trouvons qui est le traître » où on verrait tous les enfants de Roderick se déchirer pour obtenir la récompense promise par leur père à la personne qui découvrirait l’informateurice. Mais même si certain·es essaient de mener l’enquête, on comprend vite que le cœur du scénario sera plutôt la mort brutale de chaque enfant, dévoilée épisode par épisode, tandis qu’on découvre également le passé de Roderick et de sa jumelle Madoline.

Roderick Usher assis en face de Auguste Dupin, image tirée de la série The Fall of the House of Usher

La famille Usher est horrible. C’est un choix osé, d’avoir uniquement des personnages principaux odieux – comment créer de la tension, quand les spectateurices ne vont pas forcément redouter la mort des personnages ? – mais c’est un bon choix, étant donné le sujet. Les addictions aux opioïdes sont un drame aux Etats-Unis, et la famille Usher a, en toute connaissance de cause, commercialisé des médicaments hautement addictifs.

Mais chapeau aux acteurices : les personnages avaient beau être odieux·ses, ils étaient aussi… attachants ? Ou alors, c’est mon empathie naturelle qui fait que j’étais horrifiée par leurs morts brutales… tout en éprouvant, je l’avoue, de la satisfaction.

Les personnes riches et puissantes de cette histoire sont montrées comme intrinsèquement mauvaises, à la fois par leur envie de toujours plus, leur tendance à penser que tout leur est dû, et à traiter les autres comme étant à leur service. On voit comment l’argent corrompt tous ces gens, et le portrait peu flatteur que dépeint The Fall of the House of Usher m’a beaucoup plu.

En parallèle, j’ai l’impression qu’il y avait un discours sur l’immortalité ou la divinité. Plusieurs personnages sont enterrés vivants et reviennent d’outre-tombe, Madoline veut devenir immortelle grâce à l’intelligence artificielle, et tout l’enjeu autour de la famille Usher est celle de la lignée. Laisser une trace derrière soi : des descendants, un héritage. C’est quelque chose qui me parle beaucoup moins, mais ça donnait une certaine cohérence à l’ensemble. Et ça met en perspective l’enjeu final – qui donne son sens à la série – : si Roderick confie son histoire à Auguste, son ennemi juré, c’est pour que cette histoire lui survive. Parce qu’il pense que sa Némésis ne résistera pas à l’envie de révéler tout son linge sale pour détruire son nom, et une réputation horrible est aussi une manière de rester dans les mémoires.

Contrairement aux autres œuvres de Mike Flanagan que j’ai vues, je n’ai cette fois-ci pas trop été convaincue par le portrait de la santé mentale. Le fait qu’on se demande si le récit de Roderick est vrai ou s’il est dû à sa maladie ne me dérange pas, par contre, pour deux des enfants, leur mort est provoquée par leur « folie » et ça, c’est un peu dommage. D’un point de vue narratif, c’est une ficelle vue et revue, donc pas très intéressante, et d’un point de vue message, eh bien, ça ne dit pas grand-chose, à part, encore une fois, que les personnes avec des maladies psy seraient dangereuses pour elles-mêmes et leur entourage, ce qui est un message très, très nocif.

Dans l’ensemble, The Fall of the House of Usher est une série d’horreur prenante qui traite avec brio de plusieurs sujets complexes – tout comme les autres œuvres de Mike Flanagan que j’ai vues. La question pour moi maintenant est : vais-je continuer avec le même réalisateur, car on m’a conseillé The Haunting of Bly Manor et Hush, ou est-ce que je tente d’autres types de films d’horreur ?

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