First Kill Saison 1

poster de First Kill où on voit Juliette s'apprêter à mordre Calliope, qui brandit un pieu

Je n’avais pas du tout entendu parler de la série Netflix First Kill, jusqu’à voir passer un tweet cinq jours avant sa sortie. J’avoue être un peu perplexe ! Tout le monde discutait de Heartstopper longtemps avant sa diffusion, et certes, la BD est plus populaire que la nouvelle à l’origine de First Kill, mais son autrice est plus connue qu’Alice Oseman ; la promotion aurait pu jouer là-dessus. Et la production aurait pu être plus ambitieuse !

Mais au moins, j’en ai entendu parler une fois, et ça a suffi : une romance entre une vampire et une chasseresse de monstres, c’est exactement le genre de choses qui m’intéresse.

Comme j’étais débordée le week-end de sa sortie, je ne l’ai pas regardée tout de suite, et deux de mes ami·es m’ont donné un avis plutôt opposé ! L’un·e l’a trouvé génial, avec des effets spéciaux un peu pourris et beaucoup de clichés qui lui confèrent une ambiance confortable et attachante, et des personnages complexes. Elle m’a vanté l’épisode un, raconté à moitié du point de vue de Juliette, la vampire, et pour la seconde par Cal, la chasseresse : une partie ressemble à une comédie romantique, et l’autre à un film d’horreur, et mon ami·e avait adoré cette dissonance.

Mon partenaire avait aussi aimé la série, mais avait eu du mal avec les premiers épisodes, trouvant la musique trop décalée, rendant l’ambiance discordante.

J’avais donc une vision à la fois précise et incertaine de First Kill ! Je l’ai commencée le week-end suivant sa sortie, avec une première session de quatre épisodes. Le premier nous présente Juliette, une vampire qui doit commettre son premier meurtre pour prendre sa place dans la lignée matriarcale de sa famille. Les pilules de sang ne la nourrissent plus assez, mais elle n’a aucune envie de tuer quelqu’un ! Cal, elle, vient de déménager avec sa famille à Savannah pour une mission, et elle est horrifiée de constater qu’il y a bien plus de monstres dans le coin que ce à quoi elle s’attendait. Dont une vampire qui s’intéresse à elle…

photo de la série First Kill, avec les parents de Calliope enlacés

Alors que c’était ce qui m’avait donné envie de regarder la série en premier lieu, la romance est finalement l’aspect que j’ai le moins aimé dans cette histoire. Cal et Juliette sont attachantes, mais je n’arrivais pas à comprendre l’intensité de leurs sentiments. Voleuse, que j’avais lu peu avant, avait une situation identique – deux lycéennes qui ne se sont jamais parlé se mettent en couple – mais réussissait à montrer comment elles allaient au-delà de leur attirance initiale, apprenant à se connaître, à discuter de leurs difficultés pour concilier leurs différences de caractère, et leur relation devenait de plus en plus solide. Mais First Kill établit son couple comme une évidence.

Du coup, une bonne partie des scènes entre Juliette et Cal tombaient pour moi comme un cheveu sur la soupe. A un moment, un personnage meurt, et on nous montre la peine des autres… et Juliette et Cal qui pleurent parce qu’elles ne peuvent pas être ensemble. Par rapport au deuil, j’en avais rien à faire de leur chagrin amoureux !

Il était aussi assez frustrant que les personnages soient incapables d’avoir des plans. Je sais que tout le monde n’est pas comme moi, et qu’il y a des gens spontanés qui valorisent l’improvisation. Mais à ce point ? Au point de courir vers un mur, de refuser des solutions certes désagréables, mais sans réfléchir à d’autres options ? Arhg, c’était si frustrant !

Ou lorsque les personnages savent que leurs familles ont été attaquées, mais ne se disent pas « oh tiens, peut-être que des gens que j’aime ont été blessés ou tués » – ce qui est le cas – et passent la journée à s’amuser… impossible pour moi d’apprécier ces moments. Le décalage entre mon ressenti et celui des personnages était trop grand.

photo de la série First Kill, avec les parents de Juliette à table, la sœur assise sur le buffet, et Juliette dans le fond

En revanche, j’ai adoré les personnages secondaires, tous plus intéressants les uns que les autres, et permettant d’explorer des enjeux moraux complexes. Je me suis attachée à la sœur de Juliette en raison de son extrême loyauté : elle ne trahit jamais le secret de Juliette, on sent qu’elle veut l’aider, et elle fait tout pour sauver son père. D’un autre côté, c’est aussi quelqu’un qui trouve amusant de tuer. Elle est cruelle, mais j’avais beaucoup d’affection pour elle et ne pouvais m’empêcher de comprendre son point de vue.

La mère de Juliette m’a parue odieuse au premier abord, avec sa manière d’imposer sa volonté et de ne jamais écouter les autres – et puis, elle suinte le mépris –, mais son passé met son attitude en perspective, et il est clair qu’elle aime sa famille.

La famille de Cal, quoique plus sympathique, était en revanche souvent difficile à supporter, avec son discours de « tous les monstres sont horribles et méritent de mourir ». Mais j’ai beaucoup aimé voir à quel point elle valorisait la communication, surtout la mère. Iels s’écoutent les uns les autres – en général – et respectent ce que l’autre dit, même quand ça va à l’encontre de leur opinion. Cal m’a d’ailleurs déçue, car elle est la seule à dire à un moment « c’est dans ta tête » à son frère, plutôt que de croire ce qu’il lui confie.

Même si cette famille connait beaucoup de conflits, et se déchire parfois, ce sont des personnes qui valorisent l’honnêteté, la communication, et, en retour, offrent en général un soutien inconditionnel.

Bien sûr, dans une situation où j’aime tout le monde, mais que ces personnages essayent de s’entretuer, j’étais sans cesse déchirée par leurs conflits, et ravie de leurs trêves. Je comprenais chaque camp : le meurtre fait partie des traditions des vampires, et les chasseur·esses ont de bonnes raisons de les éliminer… d’un autre côté, les vampires protègent Savannah d’autres monstres, et, tradition mise à part, ne font que se défendre. Le fait que vampires et chasseur·ses s’entretuent rend la situation insoluble, et je suis très curieuse comment ça va se développer… surtout qu’il y a des tensions et inimités internes de chaque côté, complexifiant encore la situation.

J’aime les histoires qui m’engagent, qui me mettent en conflit avec moi-même, et auxquelles je pense même quand je ne suis plus en train de regarder la série ! La saison 1 de First Kill est prenante et promet une suite tout aussi passionnante. Même si la production n’est pas extraordinaire, et que la romance m’était pénible, j’ai adoré les personnages et tous les conflits éthiques qui découlaient de leur situation complexe. J’ai hâte qu’ils soient creusés davantage !

Avertissements : meurtres, violence

 

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