Everything’s Gonna be Okay

poster de Everything’s Gonna be Okay avec des portraits des quatre personnages

Cet article a été difficile à écrire : j’ai regardé les deux saisons de Everything’s gonna be Okay sur plus d’un an, et je me souviens très mal de ce que j’en pensais du début. Mais c’est rare, que je reprenne une série après l’avoir arrêtée depuis une semaine : soit je regarde tout d’une traite, soit je laisse tomber. Everything’s Gonna be Okay est une série de quotidien tranquille, soit l’opposé de ce vers quoi je tends, alors le fait que j’ai regardé les deux saisons jusqu’au bout est un signe qu’elle m’a vraiment plu.

Beaucoup de personnes autistes ont chanté les louanges de cette série, écrite et jouée par des concerné·es, et c’est ce clip qui m’a motivée à me lancer. On suit la vie de Nicholas et de ses demi-sœurs adolescentes, Matilda et Genevieve : lorsque leur père meurt, il les accueille chez lui en tant que tuteur. Son copain Alex est également très présent.

Je fréquente en grande majorité des personnes neurodivergentes, et c’est vraiment chouette de voir des scènes qui ne suivent pas les normes sociales. Des scènes que je pourrais vivre, au quotidien. Il y a un épisode, durant un week-end romantique, où Matilda joue du piano alors que sa copine est dans la pièce, celle-ci lui demande si elle peut mettre son casque anti-bruit parce que la mélodie la déconcentre. Et Matilda acquiesce joyeusement, elle continue de jouer, sa copine met son casque. C’est adorable, et c’est quelque chose que je n’ai jamais vu en fiction. L’affection, exprimée selon un code différent : celui du respect et du consentement, et pas celui de « on est en couple donc on devrait faire ça ».

Pareil, c’est la première fois que je vois un couple de filles autistes, dont l’une est asexuelle. C’est génial.

poster de Everything’s Gonna be Okay avec les personnages qui se tiennent la main

Ces scènes qui me procurent du réconfort sont nombreuses, et pourtant, c’est une série que je trouve inconfortable. Il y a beaucoup, beaucoup de moments gênants. Généralement, c’est parce que les personnages sont très mal à l’aise. Nicholas le dit à la fin : « est-ce que tu connais une seule situation sociale dont tu ne souhaites pas qu’elle soit annulée ? » C’est maladroit, c’est pas fluide, les personnages ont des rires gênés. Je suis assez crispée !

Et puis, les personnages crient beaucoup, se disputent souvent… Si vous voulez un aperçu assez juste de la série, vous pouvez regarder les extraits officiels sur Youtube : certains me touchent tellement, comme celui-ci où Nicholas demande un câlin, Matilda lui explique qu’elle déteste ça. Il lui demande « Mais alors, si j’ai envie de recevoir de toi l’émotion que procure un câlin, qu’est-ce qu’on fait ? », et Matilda lui propose de danser ensemble. C’est juste… ah… c’est si chou.

Et puis il y en a où les personnages se hurlent qu’ils se détestent.

poster de Everything’s Gonna be Okay avec les personnages épinglés comme des insectes

Il y a aussi des passages que j’ai juste trouvés… mauvais. J’avais des doutes, honnêtement, sur le traitement de la relation sexuelle dans l’épisode 5 : Matilda était bourrée et mineure, le mec clairement dans une dynamique psychophobe, c’était pas ok. Mais les personnages se concentrent sur le fait que parce que Matilda est autiste, elle serait incapable de consentir. L’épisode 6 reste nuancé car la série montre leur réaction comme imparfaite, et Matilda proteste.

Un épisode qui m’a vraiment contrariée, par contre, est le dernier de la saison 1. J’ai trouvé ces deux articles de personnes autistes qui soulignent les mêmes choses que moi, alors je ne vais pas épiloguer, mais juste, sautez-le. La saison 2 vaut le coup d’être regardée, mais cet épisode-là, non.

Peut-on vraiment sauter un épisode ? Surtout le dernier d’une saison ? Étonnamment, oui, sans problème, et c’est à la fois une force et une faiblesse de cette série. On suit un quotidien, les épisodes font 20 minutes, et chacun est une tranche de la vie des personnages. La relation sexuelle de Matilda n’est plus jamais évoquée. Franchement, en commençant l’épisode d’après, j’ai cru que j’avais sauté un épisode, ou qu’il m’avait manqué quelques minutes, quelque part : c’était trop bizarre. Il y a quelques épisodes fil rouge, mais sinon, des évènements çà et là. Ça veut aussi dire qu’après une pause de six mois, j’ai pu reprendre la série sans le moindre problème. Ça veut dire que je peux revoir les extraits que j’aime sans que l’absence de contexte ne me dérange. Ça, c’est plutôt cool !

J’ai du mal à savoir si j’ai aimé Everything’s gonna be Okay : la plupart du temps, j’étais mal à l’aise, mais en même temps, il y a beaucoup de scènes que j’ai adorées ! Alors, tentez votre chance ?

Avertissements : décès d’un parent, deuil, relation sexuelle avec une mineure en état d’hébriété, validisme, alcool

 

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