Les Vanderbeekers de Karina Yan Glaser étant une série jeunesse suivant une famille déjantée et chaotique de sept personnes, ça avait l’air parfait pour me détendre après la lecture de L’Empire d’Ecume – une excellente trilogie à l’univers glauque. L’idée de me plonger dans un récit humoristique était donc très attrayante.

(j’ai fait une erreur et j’ai photographié le tome 2 au lieu du 1)
Je commence alors le chapitre un : à l’approche de Noël, les parents Vanderbeekers annoncent à leurs cinq enfants que leur propriétaire refuse de renouveler leur bail et qu’ils devront déménager dans cinq jours. Eh ben ! “Lecture détente”, vraiment ? Perdre son logement est une vraie tragédie, et quand c’est lié à un proprio abusif… dur.
Les enfants – deux jumelles de 12 ans, un garçon de 9 ans, Jacinthe, 6 ans et Laney, 4 ans − ont le cœur brisé à l’idée de quitter le quartier. Leurs ami·es y vivent, les voisins du 3e étage s’occupent de Laney et elle les adore, iels connaissent tout le monde si bien que le facteur est au bord des larmes à l’idée de les voir partir, Isa a aménagé le sous-sol pour en faire une magnifique cabane où jouer du violon – le proprio lui ayant interdit d’en jouer dans l’appart pour cause de nuisance sonore.
Les enfants décident donc de convaincre leur proprio de les laisser rester, par tous les moyens. Iels lui offrent des cadeaux, lui envoient une lettre de menace, lancent une pétition… Comment ce proprio peut-il être la seule personne du quartier à ne pas les aimer ?
Malgré le début inquiétant, ce roman était très drôle, et j’ai passé un excellent moment à suivre les stratégies inventives des enfants. La vie des Vanderbeekers est chaotique, pleine d’affection et de détermination. Et les outils utilisés par les enfants pour lutter sont intelligents !
C’était aussi très réconfortant de voir que ce n’est pas juste l’histoire d’une famille, mais d’une communauté : dans le quartier, tout le monde se connait et s’entraide. Le père effectue des petites réparations, la mère offre des pâtisseries à tour de bras, les voisins viennent s’occuper des enfants, et dépannent la famille, la boulangère leur fait des cadeaux, le facteur les encourage… Ça réchauffe le cœur !

C’est donc avec plaisir que je me suis lancée dans le second tome, Le Jardin Secret. Lorsque leur voisin est hospitalisé, les enfants Vanderbeekers décident de créer un jardin pour remonter le moral de la voisine. Quel meilleur endroit que le terrain vague abandonné près de l’église ? Problème : un promoteur immobilier semble vouloir le raser et le remplacer par des logements…
On a donc encore une fois un livre qui parle de s’entraider pour lutter contre des puissants oppressifs – proprio dans le premier tome, agence immobilières dans le second. Il y a beaucoup de moments de solidarité, et si le comportement du proprio avait été expliqué dans le livre précédent, dans Le Jardin Secret, le seul objectif de l’antagoniste est le profit.
C’était galvanisant de voir les enfants se passionner pour le jardin. L’une adore les plantes et la fleuriste finit par lui offrir l’arbre qu’elle regardait avec affection chaque fois qu’elle passait devant la boutique… D’autres récupèrent d’anciens semis auprès des voisins, observant le résultat avec curiosité. Je connais beaucoup de personnes qui adorent les plantes, alors forcément, cette lecture me remplissait de souvenirs affectueux. C’est aussi vraiment sympa de voir un jardin se créer à partir d’un terrain vague, sans moyens financiers : les enfants récupèrent ce qu’iels trouvent, font montre de débrouillardise, et ça me rappelait beaucoup l’aménagement de mon appart ou de mon balcon !
Lorsqu’elle l’a lu, ma mère m’a fait remarquer qu’il y a des scènes similaires à celles du manga Nos C(h)œurs Evanescents : les deux œuvres ont des personnages passionnés de musiques qui écoutent les bruits de la ville comme une mélodie. Je ne l’avais pas du tout remarqué, mais Les Vanderbeekers est rempli de moments poétiques, que ce soit de la musique faite à partir d’objets du quotidien, des plantes qui transmettent un héritage, une cave transformée en cabane… ça donne envie de vivre avec cette famille !
Les Vanderbeekers est vraiment une série drôle et chaleureuse, remplie de moments réconfortants. La série compte sept tomes – avec peut-être un huitième à venir ? – mais hélas, on dirait que la traduction française s’arrête au tome 2. Les histoires étant cependant closes à chaque fin de livre, je vous conseille vivement d’aller découvrir cette famille déjantée.
Radar à diversité : enfants métis (famille américaine-asiatique, ownvoice)