Pour le Printemps de l’Imaginaire Francophone, Aline Wheeler a expliqué son but en posant un petit défi : saurez-vous citer, en une minute, 10 auteurices de l’imaginaire francophone ?
Alors : Erik l’Homme, Pierre Bottero, Lizzie Crowdagger, Cindy van Wilder… Maxime Chattam ?… Sabrina Calvo… Christelle Dabos !… Pierre Boule… Temps écoulé ! Et j’ai échoué…
Alors que pour les anglophones, c’est tellement facile !
J’ai réfléchi à la question à tête reposée : en fait, il y a quand même plein d’auteurices de l’imaginaire francophone : Timothée de Fombelle, Olivier Gay, Alain Damasio, Estelle Faye, Yann Fastier, Serge Brussolo, Charlotte Bousquet, Fabrice Colin, Emmanuelle Nunq… mais moins connu·es, moins promu·es, moins lu·es. J’ai alors décidé de vous présenter les auteurices de l’imaginaire francophone qui m’ont marquée – que ce soit en tant que lectrice ou en tant qu’écrivaine.
Alain Surget
J’entends beaucoup d’écrivain·es parler de l’adversité qu’iels rencontrent en parlant de leurs plans de carrière. Et c’est vrai : on n’est pas pris au sérieux. Ecrire est vu comme un passe-temps.
J’ai rencontré Alain Surget alors que j’étais en 5e, dans la médiathèque de mon village. Il a signé mes tomes de L’œil d’Horus, mais surtout, nous avons parlé d’écriture. Il avait sans doute quatre fois mon âge, mais je me suis sentie prise au sérieux, et il m’a donné de réels conseils. Il m’a parlé du mépris envers la littérature jeunesse, et m’a expliqué qu’il n’y avait pas de honte à écrire pour les enfants, au contraire. Qu’on peut convaincre un·e adulte de lire un roman ennuyeux en lui disant que « c’est profond », mais qu’un·e enfant sera bien plus exigeant·e. Le roman doit être passionnant.
Des années plus tard, ses paroles sont encore avec moi, m’encouragent. Ça m’a beaucoup aidée de les entendre tôt, vu que je n’ai jamais vraiment accroché à la littérature « adulte ». J’en conçois parfois une certaine honte – surtout quand mes ami·es méprisent légèrement mes lectures « simplistes et enfantines » – mais je repense à Alain Surget et ce sentiment disparait.
Erik L’Homme
Le Livre des Étoiles est un de mes tout premiers coups de cœur de fantasy, qui m’a poussée à en lire toujours plus et à me détourner du Club des Cinq. L’histoire m’a emportée, l’univers m’a fait rêver, et j’ai adoré la fin. Je me souviens que je voulais écrire le même type de fin, avec des éléments joyeux et tristes entremêlés.
Les livres d’Erik l’Homme m’ont accompagnée alors que je grandissais : j’ai beaucoup aimé la trilogie Les Maîtres des Brisants, un space opéra qui m’a inspiré une histoire qui n’a jamais abouti, mais dont certains éléments se sont transmis à mes manuscrits actuels. J’ai moins accroché à Phaenomen, mais j’ai aimé reconnaître les villes visitées et ça m’a poussée à bien ancrer les lieux de mes romans. Et j’ai adoré ses premiers tomes d’A comme Association, qui m’ont inspiré une quintalogie – rien que ça ! – que j’ai intégralement rédigée. Même si je ne reprendrai jamais cette histoire, écrire autant a contribué à forger mon style.
J’ai même rencontré Erik L’Homme à l’occasion de la sortie du dernier tome d’A comme Association. Malheureusement, ce fut bref…
Eric Boisset
J’ai lu Le Grimoire d’Arkandias – sous l’impulsion d’un prof, il me semble ! – mais le roman d’Erik Boisset auquel j’ai le plus accroché est Les Guetteurs d’Azulis. C’est un roman ado en un seul tome, avec une jeune extraterrestre qui fuit à travers l’Europe à l’aide d’un jeune humain. J’ai adoré l’univers, la jeune fille, et, aussi, le fait qu’il n’y avait pas de romance, ce qui était plutôt rare dans les romans de SFF ado.
J’ai aussi rencontré Eric Boisset – j’ai étudié un an dans le même lycée que lui ! – et il était ravi d’apprendre que Les Guetteurs d’Azulis était celui de ses romans que j’avais préférés : il s’était le moins bien vendu, si bien qu’on lui avait refusé un tome 2 ! Je lui ai dit que justement, j’aimais la fin ouverte, et nous avons discuté d’éditions, de format. Je connaissais mal les conditions pour être publié·e, et ça m’a poussée à me renseigner.
Lizzie Crowdagger
Je ne suis pas une grande fan de nouvelles. J’aime m’attacher aux personnages, et j’ai besoin de passer du temps avec eux pour ça. Mais c’est à travers une nouvelle, Révolution avec une Vampire, que je me suis enthousiasmée pour l’œuvre de Lizzie Crowdagger. La nouvelle est bien, mais surtout, le paragraphe de présentation de l’autrice m’a passionnée. Nous avons le même ressenti, le même objectif ! Pas Tout à Fait des Hommes est exactement le genre de romans que j’aimerais écrire…
« Lizzie Crowdagger écrit essentiellement les histoires qu’elle aimerait bien lire, mais ne trouve pas si souvent : de la fantasy et de la science-fiction, avec des héroïnes souvent lesbiennes, parfois trans, qui vivent leur vie (ou leur non-mort) sans se soucier du regard masculin ou de rentrer dans les clous, et qui ont une fâcheuse tendance à faire exploser des choses. »
Et puis, une autre partie de sa présentation, ainsi que ses tweets, lui donnent une aura badass qui me fascine. « La réincarnation de Corneille, avec une dague », la classe, non ?
Il y a bien sûr beaucoup d’autres auteurices de l’imaginaire francophone dont j’ai aimé les œuvres, mais voici celleux qui m’ont marquée. J’espère que le Printemps de l’Imaginaire Francophone – du 1er Mars au 1er Juin – sera l’occasion d’en découvrir d’autres…
Et vous, arrivez-vous à citer 10 auteurices de l’imaginaire francophone en une minute ? Quel·les sont celleux qui vous ont marqué·e ?
Une réflexion sur « Auteurices de l’Imaginaire Francophone »