Il y a presque deux ans, je m’étais promis de lire tous les livres de T.J. Klune : ils sont tous si différents, et passionnants ! Mais comme il publie un roman tous les six mois, j’ai beau en lire souvent, je suis loin du compte…
Cette fois-ci, c’est au Tome 1 des Contes de Vérania que je me suis attaquée : Le Cœur de Foudre. Lorsque j’ai vu la première page, je me suis empressée de la montrer à mon frère. Elle me donnait tellement envie de lire la suite !
« Chapitre 1 : Les monologues du méchant
— Maintenant, je vais vous parler de mes plans pour conquérir le Royaume, gloussa le sorcier maléfique et véritable crétin Lartin la Feuille Obscure.
— S’il te plaît, non, dis-je. Tu n’as pas besoin de le faire.
Évidemment, il ne m’écouta pas. Les méchants ne le faisaient jamais. »
J’adore les parodies des clichés littéraires ! Et comme c’est un des clichés qui m’agacent le plus, j’étais ravie de le voir tourné en dérision.
Mais lorsque je me suis lancée pour de bon dans la lecture, j’ai révisé mon jugement : les blagues les plus courtes sont les meilleures, et ce n’était pas le cas ici. Les conversations des personnages partent dans tous les sens, arrivent à des kilomètres de leur point de départ… Drôle, certes, mais fatiguant.
On suit les aventures de l’apprenti sorcier Sam, de la licorne gay Gary et du demi-géant Tiggy. Sam est amoureux du chevalier Ryan… qui épouse le prince Justin. Tragique ? Sauf qu’on devine dès le début que Ryan est lui aussi amoureux de Sam, et son mariage avec Justin semble être lié à une sombre histoire de chantage.
L’humour que j’ai préféré est celui du déni de Sam au sujet de son attirance pour Ryan – et sur le fait que c’est évidemment réciproque. C’était tellement absurde !
« — Il ne me dit même pas bonjour, me lamentai-je.
— Parce que toi courir loin quand lui approcher toi, rétorqua Tiggy.
— Ce n’est pas vrai du tout.
— J’espère, dit Pete. Parce qu’il arrive.
J’avais couru sur cinq mètres avant de me rendre compte qu’il mentait. »
Je m’étouffais de rire sur ma liseuse, incrédule.
Bien sûr, un scénario parodique, ce n’est pas le mieux pour créer de la tension dans l’intrigue. Et, en effet, lorsque le prince Justin est enlevé et que Ryan, Sam et ses amis doivent le sauver, je ne tremblais pas de peur pour eux.
La tension vient de la romance. Les personnages sont très bien faits : au-delà des blagues, je me suis attachée à la gentillesse et la générosité de Sam dès le flashback de sa rencontre avec le sorcier Morgan. Son affection pour ses parents, son maître sorcier, le roi et ses amis est très touchante. Quant à Ryan, on le découvre peu à peu au cours de l’aventure, et c’est un personnage bien plus complexe qu’il n’y parait. J’étais malheureuse pour eux, je ne pouvais pas m’arrêter de lire. Je lisais même en mettant la table ! J’avais juste envie de les voir heureux et ensemble…
J’étais surprise qu’une grande partie – la majeure partie – de l’humour repose sur le sexe. Le langage est très cru, et les situations sexuelles sont exagérées – enfin, je crois ? J’ai toujours galéré à savoir ce qui est réaliste ou non, une fois qu’on retire les tabous.
Si, d’une part, ça fait du bien de voir le sexe abordé de manière directe, c’était parfois un peu trop pour moi. Le fait que ce soit humoristique aide beaucoup, ceci dit. Il y a un personnage aromantique et asexuel, et à aucun moment de l’histoire il n’y a d’injonctions au sexe ou à la romance : je pouvais juste profiter et m’amuser sans pression.
Je savais que Les Contes de Verania était une série en quatre tomes, et sur la fin, j’ai eu vraiment peur. La seule tension du livre repose sur la romance, c’est une tension très forte, et au bout de trois cent pages, ça commençait à faire long. Je redoutais qu’à la fin, cette tension ne soit pas résolue…
Mais Le Cœur de Foudre nous offre une véritable conclusion, qui se passe de tomes suivants. Je les lirai probablement, mais pas tout de suite : c’est le genre d’humour qui se consomme en petites doses pour vraiment le savourer. Je me suis amusée et j’étais tendue en même temps… un mélange réussi malgré quelques lourdeurs.
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