Bilan − OWL Readathon

sorcière lisant Harry potter devant une cheminée

Je croyais en avoir enfin fini avec l’école ! Mon dernier examen avant le stage de fin d’étude avait eu lieu le 26 mars…

Sauf que le premier avril, j’ai découvert que c’était le début des O.W.L. – ou B.U.S.E en français – l’examen des sorciers à Poudlard ! C’est ainsi que sans avoir le moindre jour pour réviser, je me suis retrouvée transplanée au milieu des épreuves. Pour chaque matière qu’on souhaite valider, il faut lire un livre.

D’habitude, pour moi, l’intérêt des challenges et readathons, c’est d’échanger autour des livres avec des personnes aux goûts similaires. Et là, j’étais sûre de tomber sur toustes les fans d’Harry Potter ! Et pourtant, je ne me suis rendue sur aucun groupe de discussion…

Je ne sais pas si ça vous est déjà arrivé d’être incapable de faire un choix, parce que vous avez trop de choix. Eh bien, entre les centaines de livres sur ma liseuse, les livres papier, et ceux que je veux relire, je ne savais plus trop où donner de la tête. Par quoi commencer ?

Les thèmes très restrictifs et absurdes du readathon m’ont permis de trancher. Dans ma Pile à Lire, il n’y a pas tant de livres commençant par un M, ou avec le mot cœur dans le titre ! Je me suis fait une liste, et en cocher les cases était très satisfaisant.

Pour l’épreuve d’Astronomie, il fallait lire la nuit. Je savais qu’elle serait dure : je regardais la série The Dragon Prince tous les soirs avec ma famille, et il me restait donc peu de temps pour lire ! J’ai lu le premier tome de Dormeveille College d’Enzo Daumier, et le deuxième pour l’Etude des Moldus.

La matière que je redoutais le plus était l’Arithmancie. Déjà, parce que mes études scientifiques m’ont dégoûtée de tout ce qui touchait à la science, et aussi parce que le sujet était de lire un roman en-dehors de sa zone de confort. Je vous en ai déjà parlé : j’ai choisi Signé Poète X d’Elizabeth Acedevo, un roman en vers… que j’ai lu d’une traite ! Ce fut ma lecture la plus facile du readathon, finalement… avec la relecture de Warbreaker pour l’épreuve de sortilèges, puisque c’était un de mes coups de cœur.

personne en pyjama avec des étoiles lisant Moi, 34 ans, Asperger et amoureux d'Alec Nortan dans un fauteuil
Moi, 34 ans, Asp***** et Amoureux d’Alec Nortan

Toujours dans les matières difficiles, je suis passée au sujet de Potions : Shrifing Solution, lire un livre de moins de 150 pages. Or, j’ai surtout des pavés dans ma Pile à Lire…

Heureusement, KittenAndBooks a proposé de lire des romans avec des personnages autistes pour le mois de l’autisme, et lorsque j’ai cherché des idées de livres, je suis tombée sur ce roman de 134 pages.

C’est une romance gentille : lors d’un exercice organisé par son psy, qui consiste à manger dans un restaurant, Hervé rencontre Lucas, récemment brûlé au visage, qui avait reçu le même exercice. Tous deux se plaisent, voilà, le scénario est classique et se lit très bien.

Hervé est sur le spectre de l’autisme – d’ailleurs, j’aime beaucoup le titre de la traduction anglaise, Love on The Spectrum – et les descriptions qu’il en fait correspondent bien aux explications que j’ai reçues. L’auteur est lui-même sur le spectre et sait de quoi il parle. C’est un roman dans lequel les personnes concernées pourront se reconnaître, mais elles pourront aussi le conseiller à leur entourage pour faire comprendre. Ce n’est pas un roman pédagogique, mais le ressenti du narrateur est détaillé – un peu comme Upside Down de N.R. Walker, un roman avec deux héros asexuels qui m’avait parlé, et qui était en même temps une bonne présentation de l’asexualité.

J’ai eu un moment de doute à l’apparition du cliché de la « personne spéciale », vous savez, la personne que le narrateur vient de rencontrer, mais qui est la seule qui peut le toucher sans que ce soit désagréable ? Mais finalement, ça n’arrive qu’une fois et le reste du temps, les limites d’Hervé sont les mêmes pour Lucas que pour les autres gens.

J’ai donc passé un moment sympa en lisant ce livre ! Même si, bien sûr, ce n’est pas pour rien que j’ai surtout des pavés chez moi : les livres courts n’approfondissent pas assez les personnages à mon goût…

Comme c’était bien pratique, j’ai combiné des challenges pour d’autres lectures : Le BookClub Cordélia, en lisant Enfants de Mars et de Vénus, de Lizzie Crowdagger, pour l’épreuve d’Herbologie, et la lecture commune de Planète Diversité, Le Prieuré de l’Oranger de Samantha Shannon, m’a permis de valider l’Histoire de la Magie puisqu’on y trouve plusieurs sorcières.

Deux livres ont été faciles à trouver : je n’en avais qu’un seul correspondant au critère ! Pour l’Etude des Runes – « cœur » dans le titre − j’ai lu Les contes de Verania : Le Cœur de Foudre de T.J. Klune et pour Soins aux Créatures Magiques − bec sur la couverture − Les Faucons de Raverra de Melissa Caruso.

personne en costume gris lisant Du Sucre et des Etoiles  de Sully Holt sous la pluie, avec un parapluie motif bâtiments
Du sucre et des Etoiles de Sully Holt

J’ai découvert la couverture de Du Sucre et des Etoiles sur Instagram et elle m’a tout de suite fait envie. Quand j’ai appris qu’en plus c’était une romance m/m avec un personnage asexuel, j’avais encore plus envie de me lancer… sauf qu’il n’était pas encore sorti !

Le temps d’attendre, je l’ai oublié, puis Sully Holt a proposé son livre gratuitement à condition qu’on lui écrive, et c’est ce que j’ai fait. Pour l’épreuve de divination, mon frère l’a tiré au sort parmi mes livres à lire, et je l’ai commencé.

On découvre les personnages de Nath et Broni, deux habitants du même village qui se connaissent depuis l’enfance. Broni est un réfugié croate devenu boulanger, Nath est bibliothécaire, hypocondriaque et asexuel. Tous deux sont attirés par l’autre, mais en raison de son asexualité, Nath refuse de sortir avec Broni.

Nath m’était au départ très antipathique, d’une part parce qu’il laisse sa mère s’occuper de lui, alors qu’elle a déjà énormément travaillé toute sa vie, d’autre part parce qu’il infantilise son ami trisomique – pourtant, on constate tout au long du récit que celui-ci est tout à fait adulte. On se rend compte par la suite que c’est lié à l’anxiété de Nath. Mais n’empêche, il a mal démarré et je ne me suis attachée à lui qu’à la toute fin de l’histoire.

J’ai beaucoup aimé le style d’écriture : c’est joli et poétique sans verser dans le lyrique exagéré. Vers le milieu, j’ai eu parfois l’impression que certaines phrases étaient redondantes : je connaissais les personnages et je n’avais pas besoin d’un paragraphe pour connaître leur ressenti. Je me suis mise à lire en diagonale, puis cette sensation a disparu et j’ai pu savourer les phrases du roman.

couverture de Du sucre et des Etoiles de Sully Holt

Cependant, au fil de ma lecture, je me suis rappelée pourquoi, en règle générale, je n’aimais pas les romances. Je venais de lire Les Contes de Vérania, une romance extrêmement romantique et sexuelle, qui pourtant, ne m’a blessée à aucun moment. Les personnages sont attirés l’un par l’autre sans sous-entendre que les personnes célibataires sont pathétiques, malheureuses, et que quelque chose cloche chez eux… ce que fait Du Sucre et des Étoiles à plusieurs reprises.

On a aussi droit à la fameuse scène où un proche se mêle des affaires de Nath et l’inscrit de force sur un site de rencontre. Ça me hérisse le poil et j’ai eu l’impression que c’était censé être drôle et non révoltant. Cette attitude est dénoncée sur la fin… trop tard, pour moi.

Le vocabulaire psychophobe employé tout au long du récit ne m’a pas aidée à y entrer…

Toutefois, je l’ai lu pour sa représentation asexuelle, et de ce côté, je n’ai pas été déçue. Nath a beaucoup de complexes à ce sujet et je ne me reconnais pas dans cette partie du personnage, mais je pense que ça parlera à pas mal d’aces. J’ai été très heureuse de lire la phrase « le désir est présent… quand tu n’es pas là » parce que c’est quelque chose que je ressens aussi. Et, chose rare – en fait, c’est la première fois que je lis ça – c’est un personnage qui a des relations sexuelles consenties et qu’il apprécie. J’ai trouvé ça vraiment très cool.

En revanche, c’est dommage que son asexualité soit le seul point d’intrigue. J’ai l’habitude de trouver des scénarios annexes dans les romances, en lien avec le travail, la famille… ici, on a du quotidien sans problèmes ni défis, et le seul obstacle, c’est l’asexualité de Nath. Certes, c’est une histoire courte, mais elle manque quand même un peu de tension par moment. Je savais que si j’arrêtais de lire, je n’aurais pas forcément envie de reprendre.

C’est une bonne histoire malgré quelques longueurs. J’ai été agacée par de nombreux éléments au cours de ma lecture, et même si la fin en a rattrapés beaucoup, c’est arrivé trop tard à mon goût. Ce n’était pas mon style de livre, mais la représentation asexuelle est bonne, et l’écriture très jolie.

Pour l’épreuve d’herbologie, il fallait lire un livre commençant par un M, et j’ai commencé à lire Mrs Dalloway de Virginia Woolf. Sauf que je me suis terriblement ennuyée et que j’ai fini par abandonner. J’ai donc dû passer les rattrapages avec Moi, Simon, 16 ans, Homo Sapiens de Becky Albertalli, une relecture très sympathique !

personne en robe bleue lisant The Seafarer's Kiss de Julia Ember devant des ronces
The Seafarer’s Kiss de Julia Ember

Et la dernière épreuve, la plus importante : Défense contre les Forces du Mal, a été la plus dure. Je n’avais aucun livre en lien avec la mer dans ma liste ! J’ai cherché pendant tout le mois une lecture qui m’intéresserait, jusqu’à tomber sur une réécriture de La Petite Sirène.

J’ai galéré avec les descriptions au début : je n’arrivais pas à me représenter les lieux, les déplacements. De même, les couleurs étaient toujours décrites avec des mots que je ne comprenais pas. Un peu dommage, mais j’ai fini par bien accrocher au scénario : Ersel, une jeune sirène curieuse du monde humain, redoute la cérémonie de fertilité qui approche. Rendue obligatoire depuis le coup d’état du roi, elle évalue le nombre d’œufs qu’une Sirène peut pondre, et elle doit ensuite épouser le triton qui la désire, et porter ses œufs. Certaines des sirènes ont disparu pour toujours, enfermées dans les nids.

Dans le premier chapitre, un navire humain percute l’iceberg sous lequel les sirènes vivent. Il n’y a qu’une seule rescapée, Ragna, guerrière humaine capturée pour son tatouage magique, et qui a juré de se venger des hommes qui ont détruit leur village. Ersel l’aide à se construire un bateau et elles se rapprochent de plus en plus…

Le scénario était prenant, car la situation d’Ersel est frustrante d’une manière qui me donnait envie de me battre pour elle. Le pire, c’est son meilleur ami amoureux d’elle qui ne comprend pas pourquoi elle ne veut pas participer à la cérémonie. C’est réaliste, et tellement révoltant !

Sauf qu’au fil des pages, j’ai été de plus en plus énervée par la narratrice. Elle est tellement passive ! Dès le début, elle envisage de retarder la cérémonie pour avoir le temps de se préparer à la fuite. Mais pourquoi aurait-elle besoin de plus de temps, alors qu’elle n’a même pas commencé à se préparer ? Elle se contente de nager et de s’amuser alors que sa situation empire.

Même lorsque ça tourne à la catastrophe, et que je pensais qu’elle avait reçu le coup de fouet nécessaire pour qu’elle se bouge… elle va dormir. J’ai failli abandonner ma lecture à ce moment-là, tellement ça m’a énervée.

The Seafarer’s Kiss de Julia Ember

Mais quelques chapitres plus loin, elle s’est enfin réveillée, et ses stratégies étaient très astucieuses. J’ai compris, à retardement, que les choses n’étaient pas ce qu’elles semblaient être, et que le personnage que j’avais pris pour Ariel n’étais pas le bon… ni celui que je prenais pour la méchante sorcière ! La réécriture du conte est vraiment originale, et, tout aussi novateur, la romance n’est pas au centre, tout en étant très présente. Ersel aime Ragna, mais la rejoindre est loin d’être une priorité. J’ai trouvé ça réaliste et appréciable, et ça ne les empêche pas d’être passionnées.

Une pointe de déception à la fin : après tant d’originalité, l’autrice ne remet pas en question la monarchie. La solution face à un tyran est de le remplacer par un autre monarque, au lieu de se questionner sur la royauté. Dommage…

Toutefois, j’ai dû me forcer pour ne pas qualifier ce roman de génial : la dernière partie était si bien que j’avais du mal à me rappeler à quel point le milieu m’avait énervée !

TW Moi, 34 ans : utilisation d’un terme psychophobe

TW Du sucre et des étoiles : alcoolisme, utilisation de termes psychophobes

TW The Seafarer’s Kiss : Torture (ellipsée)

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Lu pour le Challenge de l’imaginaire

 

2 réflexions sur « Bilan − OWL Readathon »

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