Un Peu Malgré Eux de Becky Albertalli & Aisha Saeed

personne en tenue noire tenant une liseuse avec la couverture de Un Peu Malgré Eux de Becky Albertalli & Aisha Saeed, devant des buissons de roses

Après avoir lu la plupart des romans de Becky Albertalli, je dois dire que je n’avais pas tellement hâte de découvrir sa nouvelle publication, Un Peu Malgré Eux avec Aisha Saeed : ils sont bons, mais le format de l’histoire est similaire d’un livre à l’autre et je n’avais pas particulièrement envie de lire une énième romance adolescente.

Puis je me suis allée chez mes parents, et tous les livres que j’avais empruntés ou achetés pour le NALReadathon étaient loin, restés dans mon appartement. J’ai fouillé ma liseuse, et après avoir lu les quatre livres qui m’intéressaient le plus, je suis passée à Un Peu Malgré Eux.

La narration alterne entre Jamie et Maya, deux ami·es d’enfance qui ne se sont pas vu·es depuis dix ans. A l’occasion d’une campagne sénatoriale extraordinaire, leurs parents les obligent à faire du porte-à-porte ensemble pour le parti démocrate.

Dès leurs premiers chapitres, j’ai accroché à deux aspects très précis de leur personnalité : pour Jamie, son stress en public qui le conduit parfois à vomir s’il doit prendre la parole, et pour Maya, sa haine absolue du changement et des imprévus. Je suis très rigide, et si une personne que j’adore me propose une sortie au dernier moment… je refuse à coup sûr. De plus, même si je ne ressemble pas à Jamie en ce qui concerne la prise de parole en public, j’ai souvent du mal avec les rapports sociaux. Ce passage m’a beaucoup parlé :

« Je déteste ce mot. Socialiser. En soi, le terme n’a rien de mauvais, bien sûr ; mais c’est le concept qui me défrise. Depuis quand noue-t-on la moindre relation significative en « socialisant » ? Ça revient à ne garder que les pires aspects d’une conversation : l’approche, l’échange de banalités, et la tentative de saisir quand et comment se désengager. Ce n’est pas que je déteste être avec des gens. Simplement, j’aimerais pouvoir passer directement au moment où on reste assis dans un silence confortable, ou celui où on échange des blagues entendues, voire celui où on décortique ensemble des épisodes de The Office, série pour laquelle on s’est découvert une passion commune. »

Mais au bout d’un moment, le livre semble oublier ces caractéristiques, à part pour les rappeler à des moments opportuns « oh, comme tu as progressé ». Je ne les ai pas du tout ressentis au quotidien. C’est dommage…

couverture de Un Peu Malgré Eux de Becky Albertalli & Aisha Saeed

Ce roman est inspiré de faits réels et d’un vécu commun aux deux autrices, et on sent que la partie politique de l’histoire est bien ancrée dans la réalité. Si, au début, les personnages font du porte-à-porte à contrecœur, ce qu’ils découvrent sur le candidat républicain – et qui est hélas bien réel – les pousse à s’investir de tout cœur. Leurs interactions avec les militant·es comme les habitant·es sonnent juste dans leur complexité, ce n’est pas « les démocrates contre les républicain·es » ou « les islamophobes contre les progressistes ». Certain·es soutiennent des idées conservatrices par ignorance, d’autres se réfugient dans la passivité, d’autres voient leurs bons principes avant les personnes, ou en viennent à des moyens très douteux pour promouvoir des idéaux pourtant louables.

La relation entre Maya et Jamie était très agréable à suivre après les deux romances pénibles que j’avais lues juste avant. L’amitié est au cœur de l’histoire, même s’iels ont aussi des sentiments romantiques. Iels apprennent à se connaitre, on les voit se soutenir, et également leurs gaffes et leurs différences. Tout comme les personnages, les autrices sont juive et musulmane, et la discussion entre ces deux communautés fait partie du roman.

On m’avait présenté Un Peu Malgré Eux comme une romance, mais pour moi, il s’agit davantage d’un roman contemporain qui comporte, entre autres, une romance. Il parle de politique, d’amitié, de famille, de religion et de communauté, et a gardé mon intérêt d’un bout à l’autre. Je l’ai lu en une après-midi et j’ai passé un excellent moment.

Avertissements : antisémitisme, islamophobie, racisme

 

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