Nous Sommes Athéna de Shamim Sarif est un livre qui m’a beaucoup tentée dès que je l’ai découvert sur le blog de Planète Diversité. J’avais déjà entendu parler de Shamim Sarif, mais ses romans traduits en français étaient des romances pour adultes, ce qui est loin d’être mon genre de prédilection. Mais Nous Sommes Athéna est un roman d’action jeunesse ! Même avant de le lire, j’avais déjà commencé à l’imaginer, à inventer mes propres histoires dérivées de ce que je percevais du livre.
Et pourtant, le résumé est subtilement incorrect. Rien de ce qu’il dit n’est faux, et il donne une bonne idée du livre : Jessie est membre d’Athéna, une agence féministe secrète qui combat les criminels que les gouvernements n’osent confronter. Sa nouvelle mission l’amène en Serbie pour faire tomber un trafiquant d’humaines.
Ce que ce résumé ne révèle pas, c’est comment l’histoire débute, comment Jessie en vient à partir en mission. Il nous laisse supposer qu’on lui donne cette mission dans des circonstances normales… pas du tout ! J’ai eu une excellente surprise en découvrant les premières scènes d’actions, ainsi que toutes les péripéties qui mènent Jessie en Serbie.
Je suis toujours mitigée face aux résumés : certes, ça peut être utile pour choisir un livre, mais je préfère qu’on me spoile la fin plutôt que le début. Le début, c’est le moment où j’entre dans l’histoire, alors si je m’ennuie parce que le résumé m’a tout révélé, c’est raté.
Ici, j’ai pu me plonger dans l’action, douter avec Jessie, m’inquiéter de ce qui suivrait dès les premiers chapitres. C’était génial !
Malgré tout, comme j’ai lu ce livre alors que j’étais dans une période de désintérêt littéraire et que j’avais beaucoup de mal à rester concentrée, et le premier tiers a été quelque peu laborieux. Mais après, je suis rentrée dans l’histoire, tellement mise en haleine que je n’ai pas pu m’empêcher de jeter un coup d’œil à la fin !
Je n’avais pas beaucoup de temps pour lire, avec ma formation tous les jours, mais au fur et à mesure que j’avançais, la tension était de plus en plus grande, et je casais quelques minutes par-ci par-là, à ma pause midi, le soir… sauf que je devais partir en voyage, et je n’avais pas l’intention d’emporter un roman dont j’avais lu la plus grande partie. Vite, vite, il me fallait finir avant de devoir prendre mon bus… et… j’ai échoué. J’ai dû m’arrêter vingt pages avant la fin et courir vers mon arrêt.
Heureusement, j’avais également la version numérique sur mon ordinateur, et j’ai pu terminer tranquillement dans le train. La fin est ouverte, alors j’espère qu’il y aura une suite !
Surtout que c’est un roman assez court… trop court pour développer tous les personnages, en tout cas, ce qui est un peu dommage. Jessie les connait depuis longtemps et tient beaucoup à ses collègues, mais je n’avais pas eu le temps de m’attacher à elles, et je me sentais parfois en décalage par rapport à son inquiétude. Les multiples histoires annexes – avec sa mère, avec son amie, avec sa copine – permettent cependant de donner de la consistance au personnage principal, de lui faire ressentir une multitude d’émotions. Et moi avec elle !
C’est un livre qui s’attaque à un thème qui m’est cher : la lutte non-violente. Beaucoup de romans opposent les méchant·es aux méthodes déplorables aux gentil·les qui ne font de mal à personne, mais la réalité n’est pas aussi simple que ça. Et certes, on a souvent des histoires qui commencent en montrant la non-violence comme une faiblesse, avant de nous faire tout un arc narratif pour prouver que c’est une force. Mais ce n’est pas exactement ce que je souhaite lire non plus…
Ici, l’une des agentes tue un criminel qu’elle était censée arrêtée, parce qu’elle se rend compte qu’il sera acquitté par des juges corrompus, et qu’il recommencera. Elle vit avec le traumatisme d’avoir tué quelqu’un, mais elle ne regrette pas son geste : elle considère avoir sauvé ses futures victimes. Cet acte n’est pas idéalisé, il est à la fois critiqué et justifié, et j’ai bien aimé les questionnements qui jaillissaient autour, même si ça n’allait pas très loin non plus.
Nous Sommes Athéna est une aventure entrainante. Elle était un peu trop courte à mon goût, mais a néanmoins le temps de développer des idées intéressantes en suivant un personnage attachant. Ça m’a donné envie d’écrire des histoires similaires… même sans magie, avoir des agent·es secret·es fournit l’aventure et le suspense que j’aime !
Avertissements : violence générale (meurtres, coups et blessures), trafic humain et prostitution forcée, mention d’opérations chirurgicales non consenties, mention de viol
Une réflexion sur « Nous Sommes Athéna de Shamim Sarif »