Un peu par hasard, alors que je lisais pas mal d’albums, je suis tombée sur deux albums sur le deuil dans la même semaine. Comme je ne lis généralement pas les résumés, je ne m’y attendais pas du tout, mais je saute sur l’occasion pour écrire un article à thème !
Après avoir beaucoup aimé Le Chemin de Jada de Laura Nsafou et Barbara Brun, j’avais bien l’intention de lire les autres albums de Laura Nsafou. Lorsque je suis tombée sur La Demeure du Ciel de Laura Nsafou et Olga Guillaud en librairie, j’ai hésité : est-ce que j’attendais qu’il soit sorti à la bibliothèque ?
C’est la beauté des illustrations qui m’a convaincue de l’acheter tout de suite. Les premières pages étaient tout simplement magnifiques, alors peu importe que j’aime l’histoire ou non : je pouvais admirer les dessins.
Une fois chez moi, j’ai pu les savourer, et découvrir Sofia, une petite fille dont c’est l’anniversaire de la grand-mère. Mais celle-ci est au ciel, et comment fêter son anniversaire si elle n’est pas là ? Elle part en rêve discuter avec sa grand-mère de ce qu’elle devrait faire.
L’histoire est touchante, et je m’y suis retrouvée : dans ma famille aussi, on continue de fêter les anniversaires des défunt·es. C’est une journée où on mange leurs plats préférés, où on se remémore tous les bons moments. Attention, je parle bien des anniversaires de leur naissance, et non de leur mort. C’est une tradition qui me fait chaud au cœur et c’était très émouvant de la retrouver au sein de cet album. Surtout que l’histoire était accompagnée de ces dessins splendides, qui amplifiaient chaque émotion et me donnaient envie de feuilleter cet ouvrage encore et encore.
Je ne m’attendais pas non plus à ce que Si le Monde Etait traite de deuil lui aussi. On y voit une petite fille y chérir les souvenirs de son grand-père. C’est fait à la manière d’une ritournelle, avec, pour chaque double page, un élément différent, présenté par l’introduction « Si le monde était… ». Je ne sais pas si je l’ai beaucoup dit dans mes articles, mais j’aime beaucoup les albums avec ce procédé narratif. Ça me fait penser à une chanson, et quand on le lit à voix haute, on peut très facilement donner à notre récit une charge humoristique − comique de répétition pour celleux qui ont des souvenirs de leurs cours de français − ou émotionnelle, voir tragique, s’il y a, au fur et à mesure, des altérations de plus en plus sentimentales.
Ici, c’est davantage une accumulation qui permet de présenter toute l’ampleur de l’amour de la petite fille pour son grand-père. A ça s’ajoutent des dessins très colorés et joyeux, c’est donc un album qui se concentre sur les aspects positifs de la mémoire, et qui chérit le vécu partagé, plutôt que de s’appesantir sur la mort. Encore une approche que j’aime !
Je ne saurais pas du tout comment aborder des questions de deuil avec des enfants, et je ne peux pas dire si ces albums leur plairaient, leur ferait comprendre la mort d’une manière douce, ou s’ils les attristeraient. Toutefois, en tant qu’adulte, leur approche correspond à ma vision du deuil, et ces ouvrages m’ont beaucoup touchée.