Meute de Karine Rennberg

personne en débardeur jaune et pantalon en velours côtelé lisant Meute de Karine Rennberg devant des buissons de fleurs

Hermine Lefèbvre avait chanté les louanges de Meute de Karine Rennberg, et, après avoir adoré la quadralogie Le Clan Bennett – un récit rempli d’émotion, d’affection et de loups-garous – j’étais intriguée par un roman dont le titre était « Meute », et dont on m’avait dit qu’il tournait autour de loups-garous. Ce qui m’a fait aimer les loups-garous, c’est justement l’aspect « Meute » : le fait de former une communauté qui n’est pas liée par le sang ou la romance, mais par une profonde affection. Si on ajoute à ça le fait que l’ouïe et l’odorat plus développés des loups peut donner lieu à des descriptions inhabituelles et poétiques… c’est un genre qui m’intéresse forcément. J’ai malheureusement constaté que beaucoup de romans de loups-garous ne parlaient pas de meute, mais de romance. Avec un tel titre, Meute ne risquait pas de me décevoir sur ce plan-là, non ? Et quand on m’a dit qu’un des personnages principaux était aroace… j’ai foncé.

Dès le premier chapitre, le choc : je m’attendais à une forêt, à une ambiance de douceur et de mystère… mais c’est du post-apo ! Dans ce monde futuriste où les humain·es survivent tant bien que mal suite à une catastrophe climatique, Nath est un loup-garou solitaire qui protège de temps à autre la meute locale, en échange de quoi l’alpha l’aide à se transformer. Et justement, alors que la meute part en voyage, il doit veiller sur Calame, un adolescent qu’elle vient de recueillir. C’est alors que Nath développe pour la première fois un lien de meute, et devient l’alpha de cet ado mutique et traumatisé : il doit à présent s’occuper de lui.

La narration alterne entre le point de vue de Nath, celui de Calame, et celui du meilleur ami fusionnel de Nath : Vik – c’est lui, le personnage aro ace ! Celui-ci est un humain muet, combattant pour un gang local, qui traque une troupe de chasseur·ses de loups-garous s’intéressant de trop près à son ami.

Cette narration est à la deuxième personne, et la plume est incroyable de fluidité. Ce n’est pas la première fois que je lis un roman rédigé en « tu », mais cette fois-ci, je n’ai eu besoin d’aucun temps d’adaptation : ça m’a directement paru normal et spontané. Meute est vraiment bien écrit, avec un ton différent selon le personnage dont on suit les pensées. En particulier pour Calame, dont les descriptions sont remplies d’émotions et de sensations ! Sans qu’il ne l’explique, on perçoit sa terreur, sa passion pour la peinture, ses difficultés à se nourrir ou à se transformer.

couverture de Meute de Karine Rennberg

Le scénario était très prenant, avec une tension continue et des péripéties variées. On a plusieurs conflits en parallèle : les chasseur·ses, la santé déclinante de Calame, Nath qui n’arrive pas à gérer sa transformation en alpha, leurs difficultés financières, la pression du gang… Les évènements s’emboitent bien et la fin m’a parue tout à fait organique et logique – sans être pour autant terriblement prévisible.

J’ai beaucoup aimé les personnages et leurs relations, l’affection qui se dégageait de cette meute qui se construit peu à peu. C’est pour ça que je lisais, et je n’ai pas été déçue ! Déjà, cette meute inclut un humain, et potentiellement un chat ? Chaque relation est différente, mais on sent aussi une unité de groupe. J’ai adoré l’amitié entre Vik et Nath, la complexité du lien entre Nath et Calame… les personnages secondaires sont également attachants : Vik a une amitié solide avec une combattante de son gang, et Nath est en couple avec un membre haut placé de ce gang. Il se demande s’il peut lui parler de la meute ou si ça créera un conflit d’intérêt… C’est rare, dans un roman avec autant d’action, que les sentiments et relations prennent autant de place !

Meute était le roman que je voulais lire, mais il m’a aussi prise au dépourvu. Un mélange parfait entre action et émotion, qui donne la part belle aux liens affectifs ! Je suis très satisfaite d’avoir acheté le dernier tome disponible au festival Ouest Hurlant – discutant avec l’autrice – et j’ai hâte de lire ses prochains romans…

Radar à diversité : pp gay en couple avec un homme handi (douleurs chroniques et canne), pp noir, muet et aro ace, pp avec PTSD et TCA qui ne parle pas

Avertissements : combats, meurtres, sang et blessures, trouble du comportement alimentaire, captivité, expériences scientifiques déshumanisantes, combats à mort dans une arène, scène de sexe ?

 

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