Le Beau et la Bête d’Isabelle Lesteplume

personne en sarouel lisant Le Beau et la Bête d’Isabelle Lesteplume devant un menhir

J’étais en pleine phase jeux vidéo et très à fond sur Frostpunk : mes lectures étaient donc toutes un peu poussives, et je savais que ce n’était pas le moment de me lancer dans un essai compliqué ou un pavé de fantasy. Très raisonnablement, j’ai choisi la romance Le Beau et la Bête d’Isabelle Lesteplume pour mon trajet en train. J’avais déjà lu les trois premiers tomes (indépendants) de ses réécritures de contes, et j’étais curieuse de voir ce que celui-ci donnerait.

J’avoue avoir eu du mal avec Silas, le narrateur. Très beau et vaniteux, c’est un chasseur de monstres engagé par Gaston pour éliminer une bête vivant au milieu d’une forêt empoisonnée remplie de chimères. Certes, il a un code d’honneur exigeant de ne chasser que les êtres qui font du mal aux autres, mais il est très manipulateur et utilise sa beauté comme une arme. Plutôt solitaire et égoïste, il est surpris de trouver au château de la « Bête » un accueil bienveillant.

Le point de vue de Damien, la « bête », me plaisait beaucoup plus ! C’est un sculpteur sensible et généreux, dont les souvenirs, stockés dans des roses, disparaissent si celles-ci sont abîmées. Comme Silas lui a fait croire qu’il était chasseur de trésor, il demande son aide pour comprendre le mystère de son passé.

couverture de Le Beau et la Bête d’Isabelle Lesteplume

Au fur et à mesure, Silas évolue, et j’ai adoré le voir changer. La relation qu’il noue avec Damien est très touchante. C’est pile poil ce que j’aime : des personnages torturés par un aspect monstrueux – pour Damien, son apparence et pour Silas, le fait qu’il a beaucoup tué – qui les éloigne de tout le monde, et trouvant enfin quelqu’un dont ils aimeraient être proche… mais ont très peur de se faire rejeter.

Dans La Sirène aux Ecailles d’Or, j’avais été déçue par le moment de révélation. J’ai toujours beaucoup d’attentes lorsqu’un personnage a un secret qui peut tout changer : le moment où ce secret est percé doit être grandiose, et dans le livre précédent d’Isabelle Lesteplume, c’était tombé un peu à plat. Le Beau et la Bête a été largement à la hauteur de la tension qui se construit au fil des pages. Le moment de « révélation » est parfait, ce qui s’ensuit tout autant, et mon petit cœur a été torturé juste comme il faut.

S’ajoute à ça un twist que j’ai trouvé très bon ! J’ai ressenti tout autant d’admiration que dans The Seafarer’s Kiss – une réécriture de La Petite Sirène cette fois. J’étais vraiment trop plongée dans l’histoire pour réfléchir à d’éventuels retournements de situations, et celui-ci m’a vraiment prise au dépourvu.

Mon seul regret est l’utilisation de la menace de viol à un moment de l’intrigue, que j’ai trouvée inutilement dramatisée.

Le Beau et la Bête était la lecture parfaite : pas trop prise de tête mais avec juste ce qu’il faut d’enjeux, entrainante et émotionnelle. J’étais même parfois tentée de lire au lieu de jouer à Frostpunk, ce qui veut dire beaucoup, vu à quel point j’étais absorbée par le jeu !

Radar à diversité : couple m/m

Avertissements : meurtres, perte de mémoire, tentative de viol, manipulation

 

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