La suite de mes aventures pour le Winter is Reading, challenge sur le thème de Game of Thrones où il faut lire le plus possible pour sa famille – pour ma part, les points que je gagne vont aux Tyrell. Après deux semaines mouvementées – vous pouvez lire la première partie de mon bilan ici – j’ai eu un étrange cauchemar : mon identité sur le groupe Facebook du Challenge Winter is Reading était usurpée, et on m’ostracisait ! Le lendemain, j’ai découvert que le vent avait détruit le barnum de mon campus. L’hiver vient…
Je ne suis pas la corneille à trois yeux, mais ces évènements étaient-ils des présages ? Annonçait-il mes échecs culinaires de cuisson d’œuf au micro-ondes, ou la venue des partiels qui ralentiraient mon rythme de lecture ?
Malgré mes révisions, j’ai pu lire entre autres Le Secret de l’Amitié de Kawahara Kazune, un manga en un tome sur deux amies, l’une belle et populaire (Moe), l’autre exclue (Eiko). Moe dit à tous ceux qui veulent sortir avec elle qu’ils doivent faire passer sa meilleure amie avant elle, car c’est la personne qui compte le plus à ses yeux.
J’aimais beaucoup l’idée derrière ce scénario, c’est-à-dire que l’amitié est plus importante que la romance, car c’est un sentiment que je partage et qui est trop rarement défendu. Cependant, au fil de l’histoire, cette amitié est si forte que j’avais envie que les deux filles finissent en couple. Je suis aro et j’adore lire de belles amitiés, mais j’aime aussi les couples de filles… lorsque Eiko disait « si j’avais été un garçon, j’aurais été amoureux de Moe », j’étais d’autant plus embêtée, car elle n’a pas besoin d’être un garçon pour ça…
C’est une histoire d’amitié, une amitié très forte, et mis à part ces quelques passages homo-ignorants, elle est très bien décrite. La romance n’est pour ces filles qu’un à-côté, c’est leur relation amicale qui est centrale à leur vie, et j’ai trouvé ça chouette. Et d’autant plus important que plusieurs personnes m’ont dit, lorsque j’ai parlé de cette histoire : « Une romance où l’amie est plus importante que l’intérêt amoureux ? Ça n’a pas l’air enthousiasmant. »
J’avais dévoré le tome 1 de La Passe-Miroir au début du challenge. J’ai emprunté le tome 2 juste après, mais j’avais tant à lire que je l’ai négligé… et mon départ pour les fêtes de Noël approchait, approchait… mon train partait le lendemain, je n’avais pas la place de l’emporter, mais je me suis dit « commençons-le maintenant. J’ai lu Les Fiancés de L’Hiver en une après-midi, je peux faire pareil pour Les Disparus du Clairdelune. »
L’histoire reprend là où elle s’était arrêtée dans Les Fiancés de l’Hiver : Ophélie, jeune passe-miroir et lectrice d’objets forcée de quitter son île pour épouser l’odieux Thorn, fait son entrée à la cour, où elle est présentée à Farouk, l’esprit de famille. J’avais trouvé l’héroïne trop isolée dans le tome 1 : même s’il y a des personnages sympathiques, il n’y a personne à qui elle se confie. J’avais espéré que Les Disparus du Clairdelune développerait ces personnages auxquels je m’étais attachée – Renard, Gaëlle, la tante Roseline, et même Berenilde ! – mais au contraire, ce sont Thorn, l’ambassadeur Archibald et Farouk, certes intéressants mais moins attachants, qui sont creusés.
Cependant, Ophélie a trouvé ses repères, et c’est très plaisant de la voir évoluer dans un environnement qu’elle maîtrise mieux. On en apprend aussi beaucoup sur l’univers ! J’avais totalement oublié le prologue du tome 1, où il est expliqué que Dieu a tout cassé, et où on peut deviner que ces îles rocheuses qui flottent – dans quoi ? – sont les débris. Ici, le même prologue est rappelé, et l’identité de ce Dieu ainsi que les origines et conséquences de sa colère sont un peu approfondies.
J’ai dû m’interrompre pour regarder une série avec un ami – et à cause de ma lecture, j’ai oublié de faire le ménage avant qu’il n’arrive… un faux pas diplomatique peu digne des Tyrell – mais j’ai repris le soir. Des invités disparaissent, et Ophélie découvre que sa terre d’origine n’est pas aussi exempte de complots qu’elle n’y parait…
J’ai tendance à trouver les tomes de moins en moins bien, mais ça n’a pas été le cas ici : Les Disparus du Clairdelune m’a tout autant plu que Les Fiancés de l’Hiver. Et j’ai emporté le tome 3 dans ma valise !
J’avais la nouvelle Un Noël au Poil de Cha Raev sur mon ordinateur, mais je ne savais plus pourquoi ni comment je me l’étais procurée. N’ayant aucun contexte, je n’étais donc pas particulièrement motivée pour la lire, mais il y avait Noël dans le titre, alors j’ai songé que ça me mettrait dans l’ambiance avant de rentrer pour les fêtes.
Une semaine auparavant, j’avais discuté avec un ami des déductions qu’on fait en lisant un roman, en particulier les déductions romantiques. Qu’est-ce qui fait qu’on devine qui va être l’intérêt amoureux, alors qu’on ne se doute de rien ? Comment pressent-on lequel des deux membres du triangle amoureux va être choisi ? Je suis d’ordinaire très douée à ce jeu-là…
J’ai lu le premier chapitre d’Un Noël au Poil, où les personnages sont mis en place. Puis j’ai voulu ajouter l’œuvre à ma liste Goodreads, et j’ai vu le résumé. J’étais totalement à côté de la plaque ! Et c’est vraiment dommage que le résumé me l’ait spoilé, j’aurais préféré avoir la surprise en lisant le chapitre deux, car elle est vraiment intéressante. Je vous laisse la découvrir ! Et je me suis souvenue pourquoi j’avais voulu lire cette histoire.
Un Noël au Poil est une petite romance mignonne, assez clichée – l’un des personnages est aveugle et trébuche sur les cartons de déménagement de l’autre, s’ensuit une dispute, qui dégénère en « haine » tenace, jusqu’à ce qu’ils finissent par communiquer et découvrir qu’ils sont faits l’un pour l’autre. Très mignon et vaguement ridicule, avec une narration originale qui m’a beaucoup plu – même si, par moments, ça franchissait la frontière entre original et bizarre. Une bonne histoire de Noël !
J’avais entendu parler de Les Belles de Dhonielle Clayton avec la parution de Tiny Pretty Things, de la même autrice, mais j’avais toujours d’autres priorités… J’ai commencé Les Belles sur ma liseuse dans le bus, pour me changer d’une autre lecture, puis j’ai découvert qu’il était à ma bibliothèque, je l’ai réservé et j’ai arrêté le temps de l’avoir en papier. Je préfère le papier, car j’arrive mieux à situer où j’en suis dans le récit.
Les 6% que j’avais lus m’avaient permis de cerner l’histoire : c’est une sorte de dystopie de fantasy, dans un univers où tout le monde est laid, sauf les Belles, qui ont le pouvoir de modifier l’apparence des autres. Elles sont élevées dans un pensionnat à part avant de faire leur entrée à la cour, où la narratrice, Camille, convoite le poste de favorite.
J’étais assez prudente avec mes émotions en lisant ce roman : j’avais lu des critiques qui en dénonçaient la représentation gay. Je ne me souvenais plus si c’était parce que tous les personnages gays étaient méchants, ou si c’était qu’ils mourraient…
Les relations entre femmes sont évoquées de manière très naturelle : les journaux traitent leurs liaisons de la même manière que les autres, de nombreux personnages secondaires – entre autre la reine – ont des amantes sans que ce soit considéré comme un problème. L’homosexualité masculine n’est pas du tout abordée, peut-être parce qu’il y a peu de personnages masculins.
La société présentée est assez paradoxale : les femmes semblent avoir beaucoup de pouvoir politique, en revanche, le patriarcat est toujours présent sous la forme de double standards de beauté. D’ailleurs, ces standards m’ont laissée perplexe, puisqu’au début Camille déclare que les Belles peuvent avoir toutes les corpulences, qu’on peut être gros-se et magnifique… et tous les personnages souhaitent être minces.
A part ces quelques points qui m’ont déroutée, l’histoire était sympathique. Elle m’a fait penser à La Sélection – peut-être aussi à cause de la couverture – mais avec une narratrice plus déterminée. Dommage, cependant, qu’elle ne tire pas des conclusions plus vite : elle voit des indices très tôt et semble les oublier.
C’est finalement la trope Bury Your Gays qui est à l’œuvre ici, mais ça ne m’a pas dérangée. C’est un de ces cas où analyse rationnelle et sentiments sont en désaccord : les deux seuls personnages lesbiens meurent, et aucun·e hétéro, pourtant je n’ai pas eu l’impression d’être visée et j’ai beaucoup aimé ce roman.
J’ai un peu paniqué sur la fin du challenge, en constatant que je n’avais toujours pas lu de romans de guerre et de Nature Writing. J’ai expédié Into The Wild qui ne m’a pas passionnée, puis j’ai relu Thirrin, Princesse des Glaces – le roman ultime pour ce challenge : de la fantasy centrée sur une guerre, qui se passe en hiver, avec des morts-vivants donc des zombies, et un grand voyage dans le nord. J’ai adoré et j’en parlerai plus en détail dans un futur article !
Tout au long du challenge Winter is Reading, j’ai posté mes lectures sur le groupe Facebook – c’était l’occasion d’épier les familles concurrentes, de discuter avec elles, diplomatie Tyrell oblige, et de soutenir les membres de ma propre famille. Plus sérieusement, l’esprit du groupe est très détendu, les familles sont plus là pour donner une direction et on échange sur nos lectures, c’est très plaisant. J’avais lancé ce blog justement parce que je voulais discuter de ce que je lisais !
J’ai terminé le challenge avec 30 livres, en validant tous les menus et tous les paliers, pour un total de – attention, roulement de tambour – 1060 points ! Si avec ça, les Tyrell ne gagnent pas… je prendrai ma revanche l’année prochaine, car c’est mon challenge préféré.
Avertissements Les Belles : mort violente des personnages lesbiens
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