La Fille dans l’Écran de Lou Lubie et Manon Desveaux

personne en jupe rouge lisant La Fille dans l’Écran de Lou Lubie et Manon Desveaux sur une promenade au bord d'un lac

J’avais entendu parler de la bande-dessinée La Fille dans l’Écran de Lou Lubie et Manon Desveaux à de nombreuses reprises, surtout que je venais de découvrir Lou Lubie, mais une personne de mon entourage l’a feuilletée en librairie et en est sortie déçue de constater qu’il s’agissait encore d’une histoire de femmes cis blanches. Je comprends sa frustration ; ceci dit, j’ai lu très peu de bandes-dessinées avec des couples de femmes, et je n’ai finalement pas ressenti la même chose.

N’empêche, cette BD est sortie de mes priorités, et ce n’est qu’un an et demi plus tard que je l’ai lue. Je l’avais réservée dans ma bibliothèque de quartier et je l’ai dévorée sur place avant même de l’emprunter ! J’avais prévu de découvrir les premières pages seulement, mais je n’ai pas pu m’empêcher de finir…

Ce livre a été réalisé par deux artistes : Lou Lubie dessinait les pages de Marley, à droite, colorées et avec des traits simples, tandis que Manon Desveaux est la créatrice des pages de gauche, du point de vue de Coline, en noir et blanc avec des arrière-plans très détaillés. Bien que différents, leurs styles se mélangent bien, et je n’ai même pas tilté lorsqu’ils se mêlent, au moment où Marley rend visite à Coline.

illustration de La Fille dans l'écran de Lou Lubie et Manon Desveaux

En effet, elles passent la plupart de l’œuvre séparées : Coline vit à Périgueux près de chez ses grands-parents, où elle cherche à percer en tant que dessinatrice après avoir arrêté ses études pour phobie scolaire. Marley, elle, vit à Montréal, et a abandonné son projet de devenir photographe. Coline écrit à Marley en découvrant ses photos qui l’inspirent pour son projet d’album, et elles commencent à correspondre. Elles se rapprochent au fur et à mesure des messages échangés, et j’ai été emportée par leur relation, émue par les moments où elles confient leurs difficultés, où elles se soutiennent.

C’est une histoire tendre, mais elle n’est pas pour autant dépourvue de passages violents. J’ai vite trouvé que le partenaire de Marley la bridait, et les scènes de manipulation, même involontaires, sont désagréables à lire. Sa correspondance avec Coline est une échappatoire d’autant plus bienvenue, et le contraste entre les deux relations met en valeur sa proximité avec Coline, alors qu’elles habitent si loin d’une de l’autre. De son côté, Coline a plusieurs crises d’angoisse que l’explosion des cases rend très percutantes, dont l’une est due au validisme de sa mère. Le soutien de Marley suite à cette scène m’a beaucoup touchée, elles sont là l’une pour l’autre.

Il y a également des propos lesbophobes, et des scènes sexuellement explicites où le consentement est loin d’être enthousiaste. Malgré le ton léger, c’est donc une œuvre que j’ai trouvé très chargée émotionnellement.

Et si vous voulez vous détendre après cette lecture, quoi de mieux que de regarder la chronique qu’en a fait Lizzy Brynn ? Je l’avais visionnée plusieurs fois avant même de connaitre La Fille dans l’Écran : son humour me fait tellement fondre !

Avertissements : validisme, lesbophobie, crise d’angoisse, consentement flou, scènes sexuelles, tromperie

 

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