Quand l’adaptation Netflix d’Heartstopper a été annoncée, tout mon entourage était aux anges… mais pas moi. En effet, comme Alice Oseman, l’autrice, participait à la série, j’étais sûre que ça retarderait la publication du tome 5, que j’attendais avec impatience. N’étant pas très portée sur les séries, et adorant cette bande-dessinée, j’étais très contrariée du délai. En plus, la série n’était pas adaptée en animation comme je l’espérais, mais avec des acteurices ! Comment pourraient-iels être aussi adorables que leurs équivalents en dessins ?
Ceci dit, lorsque la série est sortie, ce n’est pas par bouderie que je ne l’ai pas regardée immédiatement : j’avais résolu de la regarder avec mes chéri·e·s platoniques, et j’ai patienté quelques semaines jusqu’à notre rendez-vous. Tout le monde en parlait autour de moi, et j’avais hâte ! Tout en redoutant d’être déçue.
On m’avait dit que la série était très fidèle à la BD, et j’ai été ravie de constater qu’elle l’était moins que ce à quoi je m’attendais. Qu’elle soit un copier-coller de l’original n’aurait eu que peu d’intérêt pour moi, alors que ces nouveaux éléments scénaristiques ajoutaient du suspense et m’engageaient davantage.
Bien sûr, on suit toujours Nick et Charlie, deux lycéens qui se rencontrent dans un cours commun. Charlie, ouvertement gay et dans une relation secrète avec un mec toxique, a un crush sur Nick, et tous deux se rapprochent, notamment car Charlie rejoint l’équipe de rugby de Nick. Leur relation est très mignonne, et les acteurs jouaient vraiment bien ! En particulier, chapeau à Nick, dont j’ai ressenti le trouble et l’angoisse avant même qu’il n’en parle. Et ce, alors que j’ai du mal à lire les expressions et à connecter avec des acteurices – une des raisons pour lesquelles je préfère les dessins, c’est que leurs expressions sont beaucoup plus faciles à lire !
Alors que la BD n’introduisait Ella et ses amies que plus tard, ici, on la voit dès son arrivée dans son nouveau lycée, on suit ses difficultés à s’intégrer, et son amitié naissante avec Tara et Darcy. J’ai adoré Darcy, elle est tellement drôle et authentique ! Ça m’a vraiment fait plaisir de voir ce trio davantage, et du coup, c’est moins une histoire d’amour, et davantage une histoire d’amitié. Même si rapprocher si tôt le groupe m’a parfois donné l’impression qu’il s’agissait de trois couples plutôt que d’une bande d’ami·es, les changements autour de Tao, dont l’amitié avec Charlie est plus centrale à l’intrigue, compensent cet aspect, et j’ai beaucoup aimé ça !
Mais toutes les modifications n’étaient pas positives à mes yeux, et notamment, je n’ai pas aimé qu’on introduise le cliché de « la fille hétéro qui sort avec l’un des deux mecs en couple, source de drama ». Ce cliché est bien traité, et bien résolu, mais c’est un ressort scénaristique que je vois partout – et que je n’apprécie pas – alors je ne le trouvais vraiment pas nécessaire ici.
J’ai aussi redouté que le focus se porte davantage sur le coming-out, et c’est un peu le cas… non pas parce qu’on y passe davantage de temps que dans la BD, mais parce que les épisodes de fin portent sur ce sujet-là. Au contraire, j’avais apprécié que la BD étale les coming-out dans le temps. Ce n’était pas un focus ponctuel, c’était une réalité continue, et je trouvais ça beaucoup plus réaliste – et moins cliché.
Je trouve aussi le message sur le harcèlement un peu bancal, car il semble sous-entendre que se défendre empire la situation. C’est peut-être juste le point de vue des personnages et non de la série, en tout cas je l’espère, car ce n’est pas une conclusion très encourageante.
Côté réalisation, il y a de nombreuses références au format original : les transitions en forme de case, les petites feuilles qui volent… et j’ai reconnu Alice Oseman en train de lire dans un train ! Mais, comme je m’y attendais, je garde une préférence pour la BD. A chaque fois que je la relis, je me rappelle que, certes, elle est mignonne, mais elle n’est pas que ça : le harcèlement, les agressions, et d’autres sujets durs sont abordés. Bien que j’intègre qu’ils aient lieu, ce n’est pas ce qui me reste quand je pense à Heartstopper, ce qui est très agréable. Mais dans la série… les passages violents ont plus d’impact : ce sont des personnes réelles, et je ne peux pas lire en diagonale ! Cet aspect a sans doute été accentué par le fait que nous avons regardé la série en deux fois, et si les quatre premiers épisodes sont globalement mignons, les suivants sont bien plus stressants, et je reste sur cette note moins douce et réconfortante.
J’ai vraiment passé un bon moment en regardant Heartstopper, mais j’avoue que je me sens déconnectée de la hype actuelle, qui l’encense comme une série extraordinaire, révolutionnaire, du jamais-vu ! Pour moi, c’est du déjà vu, j’avais lu le webcomic puis la BD et, comme je ne regarde pas beaucoup de séries, je n’ai pas point de comparaison…
En tout cas, Heartstopper a été renouvelée pour une saison 2 et 3, et j’ai hâte de voir la suite ! Je me demande comment le tome 4 sera adapté, et si la nouvelle bonus sera insérée… surtout que les changements dans la saison 1 auront des ramifications dans la suite. En attendant, je peux relire la BD ou redécouvrir la série à travers les réactions d’autres personnes !
Avertissements : homophobie, transphobie, harcèlement, TCA, tentative d’agression sexuelle, coups
2 réflexions sur « Heartstopper Saison 1 »