Nimona de Noëlle Stevenson

femme en manteau et t-shirt à flammes lisant la BD Nimona devant un mur de ronces

J’avais passé l’après-midi à chercher des romans avec des personnages gros pour le challenge Diversité en Litté, et j’étais déçue d’en trouver si peu… Alors quand j’ai vu la bande-dessinée Nimona de Noelle Stevenson sur un piédestal de ma bibli, et les formes rondes du personnage éponyme sur la couverture, je l’ai prise sans hésiter.

Comme j’avais déjà atteint la limite des livres que je pouvais emprunter, j’ai commencé à le lire sur place. Dans un univers de fantasy de type « contes du moyen-âge », la métamorphe Nimona devient l’acolyte du méchant Lord Blackheart, et l’aide à combattre l’Institut pour le Maintien de l’Ordre Héroïque et son champion, Sire Goldenloin.

C’était rigolo, mais j’avais du mal avec les dessins et avec le caractère incontrôlable de Nimona, qui détruit tout sur son passage. J’ai continué parce que j’aime les histoires dont les « méchant·es » sont les personnages principaux, pour montrer que les « gentil·les » ne sont pas si bienveillant·es…

Je me suis vite investie dans la « rivalité » entre Blackheart et Goldenloin – oui, il y aura beaucoup de guillemets dans cette chronique. Dès la page 9, mon instinct gay s’est réveillé, et j’ai eu peur d’être queerbaitée – le queerbaiting, c’est lorsqu’une œuvre cherche à attirer un public LGBTI+ en faisant croire qu’elle a du contenu queer, alors qu’en fait ce n’est pas le cas. J’ai jeté un coup d’œil à la fin : pas de queerbaiting en vue, mes instincts étaient bons, et j’ai repris ma lecture avec une motivation redoublée – si j’avais vu que l’autrice était celle de Lumberjanes, je n’aurais pas eu de doutes, mais j’avais pris cette BD sans y faire attention…

Cette lecture était finalement excellente, une aventure fun qui parle d’altérité et de monstruosité, avec une romance complexe, et surtout, en arrière-plan ! Le cœur de la BD est la relation père-fille entre Blackheart et Nimona, qui m’a beaucoup touchée. Lord Blackheart est adorable, Nimona à la fois énervante et attachante, et ensemble, iels nous offrent un bon cocktail d’émotions. Du début à la fin, c’est à ces deux personnages qu’on s’intéresse en priorité. Bien que l’épilogue ait aussi pour but d’éclaircir la situation entre Blackheart et Goldenloin, Nimona reste au cœur de l’histoire, et on souhaite surtout savoir ce qu’elle est devenue.

J’ai relu la BD dès le lendemain matin. Puis le lendemain après-midi. Puis j’ai cherché des dessins bonus sur internet. Elle a un gros défaut, en fait : malgré ses 272 pages, elle est trop courte !

J’avais désespérément envie de partager cette lecture, de voir si d’autres avaient, comme moi, perçu la romance dès la page 9, et si on pouvait m’expliquer ce qui m’avait donné cette sensation. J’avais beau relire, je ne voyais vraiment pas sur quels indices se basait ma certitude que Blackheart et Goldenloin n’étaient pas exactement amis…

Finalement, une personne de mon entourage l’a lue lors d’un week-end chez moi – j’avais gardé la BD exprès – et a partagé mon opinion et mon instinct. Notre analyse : il y a contact physique entre les deux hommes sur trois cases de suite. Ce que je trouve assez triste : ça veut dire qu’hors couple, on ne voit jamais des hommes se toucher…

Il va bien falloir que je rende cette BD un jour, mais en attendant, je ne peux résister à la tentation de la relire encore une fois…

Avertissements : mort, expérimentations sur personne non-consentante

 

8 réflexions sur « Nimona de Noëlle Stevenson »

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