Dans ma frénésie de lectures ace, je suis aussi tombée sur des personnages non seulement asexuels, mais aussi aromantiques ! Quand j’ai lu le résumé de Lady Ruth Constance Chapelstone and The Clockwork Suitor, j’ai su que je devais lire ce roman. Une inventrice de la Révolution Industrielle steampunk qui se fait passer pour un homme et refuse tout mariage ? Voilà qui sonne bien ! Par chance, le tome 1 est disponible en ligne et je me suis ruée dessus, tout en redoutant d’abandonner : je n’aime vraiment pas lire sur Wattpad.
Le prologue est un texte extrait d’une étude historique, expliquant qu’avant que le terme « autiste » soit posé au 20e siècle, on disait de ces personnes qu’elles avaient un « tempérament d’inventeur ». J’ai voulu voir si c’était vrai, et je suis tombée sur un article de l’autrice expliquant son approche de la représentation historique : utiliser des termes modernes ne serait pas réaliste, et elle se sert donc de « faux » textes historiques, ce qu’on appelle de la méta-fiction, pour informer les lecteurices. Je trouve ça super intelligent comme méthode !
Ruth, notre héroïne, a donc un tempérament d’inventeurice : elle n’est bien que dans son laboratoire. Dehors, les gens, les odeurs, le bruit, tout ça la blesse et l’épuise, et elle est passionnée par deux choses uniquement : la mode et la mécanique. Son oncle Thomas, qui la soutient et commercialise ses inventions, l’emmène à Londres pour négocier un contrat avec la reine, mais celle-ci tient à rencontrer le créateur. Or, celui-ci, surnommé The Owl, est inventé de toutes pièces pour couvrir Ruth. Comment maintenir l’illusion ?
Ça se lisait vraiment très bien, l’héroïne est attachante, son amie Ivy aussi, et j’étais totalement investie dans leurs problèmes. Pour une fois, l’aromantisme n’est pas seulement une absence de romance, mais bien une part du récit : lorsque la pression du mariage devient trop grande, Ruth décide de fabriquer un homme mécanique qui se fait passer pour son prétendant.
La fin s’est hélas trop précipitée – c’est souvent le problème des histoires courtes – pour ensuite s’arrêter sur un horrible cliffhanger. La suite dans le tome 2 ! Qui n’est pas en ligne, bien sûr… J’ai commandé l’intégrale − The Lady Ruth Constance Chapelstone Chronicles − et croisé les doigts pour qu’elle arrive vite.
Sa mise en page est magnifique mais je n’ai pas eu l’occasion de le lire tout de suite : comme d’habitude, une fois que je possède un livre, il passe en dernière priorité, les livres que je dois rendre à la bibliothèque étant toujours plus urgents. Finalement, lorsque j’ai rendu visite à mes parents, je l’ai pris pour le trajet, me disant qu’en plus je pourrai le laisser à ma mère pour qu’elle le découvre.
Je n’ai finalement pas eu l’occasion de beaucoup lire dans les transports : ce voyage n’était pas prévu, et entre l’épuisement lié à ma gestion de cet imprévu et le lever aux aurores pour attraper le train, j’ai surtout somnolé.
J’ai lu depuis le début, et donc relu le tome 1, espérant que l’édition papier proposait quelques améliorations par rapport à Wattpad, notamment pour la fin si rapide… et là, plot twist : en fait, il manquait le dernier chapitre sur la version en ligne ! Et l’épilogue proposé conclut parfaitement l’ouvrage, sans cliffhanger ni insatisfaction.
Le tome 2 garde les enjeux du tome 1, sans pour autant les approfondir : le progrès scientifique est-il toujours bénéfique, et faut-il l’empêcher pour qu’il ne soit pas détourné à des fins militaires ? Ruth avait pris sa décision dans le tome 1, et la suite montre ses difficultés à la faire respecter. Elle part à Paris en compagnie d’Ivy, Michel, son frère Thomas et un nouveau personnage que j’ai immédiatement identifié comme le futur amoureux de Thomas. Leur but est de démasquer celui qui a volé les inventions de Ruth…
Le scénario est divertissant, et surtout, j’ai adoré Michel, sa curiosité, ses découvertes, et les questions que son existence implique. Le tome 3 est dans la même veine, toutefois, il se déroule plusieurs années après, et il s’agit encore une fois d’empêcher les inventions de Ruth de tomber entre de mauvaises mains, cette fois aux États-Unis. Je l’ai dévoré, ravie de rencontrer un personnage aromantique en relation quasiplatonique, qui donne une autre perspective sur l’aromantisme, et de voir un pied-de-nez au cliché du robot aro ace : ici, l’androïde tombe amoureux, tandis que c’est l’inventrice qui est aro…
La fin était… bien amenée, je le concède. On voyait que la quête de Ruth était un cycle infini, il fallait trouver un moyen de changer définitivement les choses. Et tous les indices menant vers la conclusion étaient là. Et pourtant… ça ne me plait pas.
D’ailleurs, je l’avais effacé de ma mémoire et déclaré que le livre était génial, et dès que j’aurai fini cette chronique, je m’en vais oublier de nouveau l’épilogue. Car à part ça, la série The Lady Ruth Constance Chapelstone Chronicles est excellente !
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