La Fée et la Jardinière et Des Lumières dans la Nuit : Très jolies BD jeunesse

J’ai choisi de lire ces deux BD sans un seul regard vers leur scénario : j’ai eu un coup de cœur pour les couvertures. Parfois, ça a dû bon de se montrer superficielle ! J’ai adoré Des Lumières dans la Nuit de Lorena Álvarez comme La Fée et la Jardinière de Rii Abrego & Joe Whitt, justement pour leurs dessins.

personne en sarouel blanc aux motifs colorés et abstraits lisant Des Lumières dans la nuit de Lorena Álvarez devant une fenêtre donnant sur un parking enneigé
Des Lumières dans la Nuit de Lorena Álvarez

Ces bandes-dessinées jeunesse avaient été listées par Planète Diversité, et la beauté des couvertures a attiré mon attention – tout comme le fait qu’elles soient empruntables à la bibliothèque.

J’ai tout de suite été saisie par les couleurs vives des dessins, leur magnificence, surtout lorsqu’ils s’étalent sur une double page. J’aime beaucoup le trait, le côté très réconfortant des créatures colorées que s’invente Sandy, une fillette avec beaucoup d’imagination.

page de Des Lumières dans la nuit où Sandy crée de multiples créatures colorées

Très vite, Des Lumières dans la Nuit tourne à l’horreur. Honnêtement, je ne sais pas à quelle tranche d’âge je conseillerais ça ! A douze ans, Des Lumières dans la Nuit aurait pu me donner des cauchemars… Sandy adore dessiner – très approprié pour une bande-dessinée si magnifique – et rencontre une petite fille irréelle qui semble voler sa créativité. Les dessins se remplissent de noirceur, de couleurs pâlies, et l’un des monstres m’a rappelé un des homonculus de Fullmetal Alchemist – très mauvais signe !

Je n’ai pas eu peur, mais j’ai trouvé ces dessins saisissants, effrayants. Et toujours aussi beaux.

Sandy traverse aussi des épreuves dans le tome 2 : lors d’une sortie scolaire, elle explore l’immense univers contenu dans une carapace de tortue. Elle affronte un monstre, mais ce n’est pas une petite fille qui apparait de nulle part avec un regard fixe, c’est un corbeau, et personnellement, ça m’effraie beaucoup moins. J’ai donc pu apprécier ce deuxième opus comme une aventure qui fait rêver, avec toujours de magnifiques illustrations.

personne en tenue multicolore lisant La Fée et la Jardinière de Rii Abrego & Joe Whitt devant une grande étendue d'herbe
La Fée et la Jardinière de Rii Abrego & Joe Whitt

Après avoir publié mon article sur Pilu des Bois et Snapdragon des Éditions Kinaye, je m’en suis tenue à ma résolution de lire davantage de bandes-dessinées Kinaye : j’ai emprunté La Fée et la Jardinière et je l’ai lue l’après-midi même.

J’ai beaucoup aimé les dessins, très doux, remplis de détails et de fleurs. Ça m’évoquait un peu la poésie du trait dans le manga Nos C(h)œurs Évanescents, qui parle de musique et représente bien les envolées lyriques.

Le début était un peu abrupt, volontairement je pense, puisqu’on nous présente l’univers et le rôle des fées qui prennent soin des plantes, jusqu’au jour dramatique où les humain·es arrivent… et non, tout va bien. C’est censé faire rire, j’imagine, mais c’était un peu déroutant et ça m’a déconnectée émotionnellement du récit : après tout, si la narration ne se prend pas au sérieux, pourquoi le ferais-je ?

On suit Glycine, une fée nouvellement arrivée en ville. Les autres fées y parlent d’un jardin très mal tenu et, curieuse, Glycine s’y rend. Elle constate qu’en effet, la jardinière n’est pas douée, mais émue par ses efforts, elle décide de l’aider avec sa magie.

J’avais l’impression qu’il y avait un sous-texte romantique, car Glycine rougit chaque fois qu’elle voit la jardinière, et ne veut pas la « partager » avec les autres fées. J’étais un peu gênée, mais, après réflexion, pourquoi pas ? Il peut y avoir toutes sortes de romances… La fin a confirmé mon sentiment, puisque les artistes y présentent l’origine de la BD : c’était une mini-histoire en une page, présentant une fée amoureuse d’une jardinière. Ça a pas mal évolué depuis !

J’ai beaucoup aimé que la jardinière soit déçue d’avoir été aidée, car elle voulait y arriver elle-même : j’aurais ressenti la même chose ! Je pense que c’est important de montrer qu’aider, même si ça part d’une bonne intention, n’est pas toujours ce qui plaira le plus à la personne aidée…

C’est aussi une histoire qui met en valeur l’importance de la solidarité et du travail d’équipe ! C’est ma partie préférée : j’ai trouvé ça très émouvant, et la fin m’a beaucoup touchée.

Malgré un début maladroit, La Fée et la Jardinière est une bande-dessinée attendrissante, illustrée par des dessins adorables, qui met en valeur l’importance de l’entraide et du respect des autres.

couverture du tome 1 de Des Lumières dans la nuit
couverture du tome 2 de Des Lumières dans la nuit
couverture de La Fée et la Jardinière

J’ai passé beaucoup de temps à ne pas aimer les bandes-dessinées, et c’est un plaisir pour moi d’affiner mes goûts au fur et à mesure que j’en découvre. J’ai l’habitude de choisir des romans, et j’ai encore le réflexe, quand je regarde une BD, de me renseigner sur l’histoire, sur ce que les gens ont pensé du scénario. Mais mon appréciation de La Fée et la Jardinière ou de Les Lumières dans la Nuit me montre bien que les dessins sont d’une importance cruciale pour que j’aime l’œuvre, et que je ne m’attache pas du tout au même type d’histoires que pour un roman. J’espère que mes choix de lecture deviendront plus pertinents à l’avenir, car j’aimerais lire davantage de BDs comme celles-ci, et passer moins de temps sur des œuvres qui me laissent indifférente.

Radar à diversité Des Lumières dans la Nuit : Pp colombienne (#ownvoice)

à diversité La Fée & la Jardinière : BD saphique

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *