Bilan NALReadathon

Maintenant que je connais un peu plus de challenges, je les sélectionne mieux pour être moins débordée. Celui-ci, le Readathon du Nouvel An Lunaire organisé par Delphine, correspondait bien à ce que j’aime : il ne dure qu’un mois, les thèmes ne sont pas restrictifs, et il a pour but de promouvoir la diversité, et, plus spécifiquement, de faire lire des auteurices asiatiques, du 25 janvier au 19 février.

Mon début du Readathon du Nouvel An Lunaire était quelque peu anticlimactique : après m’être auto-hypée et avoir emprunté plein de livres, je me suis rendue compte que le premier week-end était celui où je partais en voyage à Paris, et que je n’emporterais pas les épais romans que j’avais empruntés. En plus, je comptais finir le tome 2 de Terre de Brume. J’avais prévu de le lire dans le train vendredi, mais j’avais fait une insomnie la veille et j’ai essayé de dormir pendant le voyage – en vain.

Le lendemain, après avoir fini Terre de Brume, j’ai commencé Batman – Nightwalker de Marie Lu. Je ne vais pas m’étendre dessus parce que je ne l’ai pas vraiment aimé, et que je trouve la morale de l’histoire assez déplaisante. Le readathon partait mal…

personne brandissant une liseuse avec la couverture de En Proie au Silence de Akane Torikai

En Proie au Silence de Akane Torikai

Le dimanche après-midi, j’ai retrouvé des relations dans une librairie. Suite à un incident en gare, j’ai dû attendre longtemps et j’ai feuilleté le manga En Proie au Silence de Akane Torikai. Juste pour voir si c’était intéressant, sauf qu’en fait, je l’ai terminé… Mes camarades étaient tristes de leur retard mais moi j’étais contente de ne pas avoir été interrompue par leur arrivée à deux pages de la fin.

Difficile de résumer ce premier tome : tout l’intérêt du début est que justement, on ne comprend pas bien quel sera le sujet de l’histoire. Il y a une tension sourde derrière chaque scène banale : dîner entre ami·es, annonce de fiançailles… il faudra attendre la moitié du tome pour comprendre enfin.

On m’avait dit que le manga traitait de la culture du viol, et en effet. Difficile toutefois de le juger sur un seul tome. Ce qu’on en voit est prometteur pour la suite, mais cette série a encore la possibilité de se casser la figure selon la direction prise par le tome 2…

Lorsque j’ai parlé du NALReadathon à ma bibliothécaire, elle m’a orienté vers un de ses collègues. C’était plus un fan de spiritualité asiatique que de SFFF, mais il m’a conseillé Le Problème à Trois Corps de Liu Cixin, une trilogie de SF. Lorsque j’ai montré, séparément, ma pile à lire à mon frère et à ma mère, les deux ont choisi de me faire lire ce roman-là – quoique pour des raisons différentes.

Il devait être fait pour moi, alors, non ?

personne lisant Aru Shah et la Lampe du Chaos de Roshani Chotski assise à l'envers dans un fauteuil

Aru Shah et la Lampe du Chaos de Roshani Chotski

Après le premier chapitre de Le Problème à Trois Corps, ce n’était pas un coup de cœur : la lecture est difficile. Je me suis dit que pour contrebalancer, j’allais lire en parallèle Aru Shah et la Lampe du Chaos de Roshani Chotski, un roman de fantasy jeunesse qui me fait envie depuis longtemps. Il faut savoir que, même si je n’en ai paradoxalement que peu parlé ici, Rick Riordan est mon auteur préféré. J’adore la série Percy Jackson ! Héros de l’Olympe m’a moins plu mais étend l’univers et me permet d’y inventer encore plus d’aventures, je suis fan de Les Travaux d’Apollon, et, même si j’ai moins aimé le scénario de Magnus Chase et les Dieux d’Asgard, j’adore les personnages d’Alex et Samira.

Bref, lorsque la collection « Rick Riordan presents » a été créé, j’ai pris la résolution de lire tous les livres de cette collection qui seraient traduits en français – le principe de cette collection, d’après ce que j’ai compris, est de publier des romans avec le même concept que ceux de Rick Riordan : des aventures dans le monde moderne, avec des éléments mythologiques/religieux.

Aru Shah est donc l’histoire d’une jeune fille qui, en allumant une lampe maudite, libère l’Ensommeilleur, dont le but est de détruire le monde. Elle découvre alors qu’elle est une pandava, c’est-à-dire qu’elle descend d’un dieu hindou et que sa mission est, avec l’aide de sa sœur d’âme Mini, de retrouver les armes célestes pour stopper l’Ensommeilleur.

Je me garderais bien de reprocher à ce roman de recopier Percy Jackson. Déjà, parce que c’est un peu le but, en fait ! Ensuite, parce que c’était aussi le cas de Magnus Chase et des Chroniques de Kane – et puis, j’ai lu le super article de Delphine sur Six of Crows et les doubles standards.

Alors que je suis experte en mythologie gréco-romaine, et que je m’y connais raisonnablement en mythologie égyptienne et nordique, la culture indienne m’est totalement inconnue. Je n’avais donc pas l’aspect « mais je reconnais cette légende » qui m’avait plu dans les romans de Rick Riordan. A la place mes pensées étaient : « j’ai envie de découvrir cette légende ! Vite, allons sur Wikipédia ». En particulier celle du sixième pandava, et de Draupadi, l’épouse des cinq autres.

L’aventure était sympa, mais manquait un peu de tension par moments. Peut-être parce que de nombreux défis étaient spirituels et que, roman jeunesse oblige, je savais que les personnages réussiraient, et comment. Dès qu’il y avait des combats, en revanche, ça devenait plus intéressant, car les astuces utilisées pour vaincre les monstres sont très inventives.

J’ai beaucoup aimé le personnage principal, Aru : elle change des héro·ïnes usuel·les de fantasy jeunesse, puisque c’est une menteuse… qui ne va pas se repentir de ses mensonges. Au contraire, ce trait de caractère présenté comme un défaut au début est de plus en plus valorisé, car elle arrive à tromper ses ennemi·es et à encourager ses allié·es.

Je ne suis pas sûre de lire la suite – surtout que j’ai découvert que tous les romans n’étaient pas encore traduits – mais j’ai passé un bon moment en lisant ce roman.

personne en noir lisant Le Problème à Trois Corps de Liu Cixin devant une grille et des piliers colorés

Le Problème à Trois Corps de Liu Cixin

Dans le bus – lorsque je n’ai donc pas d’autres alternatives de divertissement – j’ai emporté Le Problème à Trois Corps pour me forcer à le continuer. Et ça s’améliore grandement. Ye Wenxie, jeune scientifique dont le père a été tué par les gardes rouges, est trahie par un journaliste. Le climat politique rend l’atmosphère oppressante, on se sent poussé en avant pour trouver une échappatoire… et l’histoire fait un brusque bond de trente ans, pour nous présenter Wang Miao, scientifique des nano-particules convoqué par l’armée.

Mine de rien, j’avais lu cent pages et je ne savais pas trop ce qu’était ce roman mystérieux. Il avait l’atmosphère d’un thriller politique, pleine de mystère, de tension, mais entre les discussions scientifiques et ce qu’en avait dit le bibliothécaire, je savais que c’était de la SF. Peu au fait de la situation politique en Chine, je me demandais si le présent était en fait une réalité alternative, avec d’autres technologies – l’histoire se passe en 2015 mais a été écrite en 2006.

J’ai jeté un coup d’œil au résumé, et la 1e phrase en dévoilait déjà bien plus que ce que je savais. Je suis au courant que c’est la maison d’édition et non l’auteurice qui écrit le résumé, et son but est bien sûr de vendre, mais faut-il pour autant gâcher la découverte du roman ? Ce n’est pas du tout la même chose de lire en s’interrogeant, en attendant impatiemment des réponses, que de lire en sachant ce qui va survenir et en attendant avec impatience cette révélation. J’imagine qu’on peut aussi apprécier le roman en sachant ce qui se cache derrière tous les étranges phénomènes que découvrent les scientifiques, mais personnellement, j’aime vivre une histoire de l’intérieur. Mon frère s’est moqué de moi parce que le titre donne des indices, et que mes études scientifiques auraient dû me permettre de les trouver, mais je ne connaissais pas du tout le problème à trois corps !

L’action accélère sur la fin, et ma lecture aussi. J’avais eu du mal à m’habituer à l’ambiance qui change souvent – entre le récit de Ye Wenjie dans la base militaire, le stress de Wang Miao qui essaie de comprendre pourquoi les scientifiques se suicident, et les moments déroutants où il joue en réalité virtuelle à Trois Corps – mais à partir de la moitié, j’arrivais à m’y plonger sans peine. Alors que je n’aime pas lire lentement car j’ai tendance à oublier où j’en étais, ce n’était pas un problème ici.

C’est discuter de lecture avec mon voisin de cours qui m’a motivée à lire les cent dernières pages le soir même. Bien que ce soit le premier tome d’une trilogie, je le trouve satisfaisant en stand-alone, avec une fin ouverte. Pour être honnête, je ne suis pas sûre de continuer ! C’est une lecture difficile, intéressante et originale, certes, mais qui ne m’a pas emportée. Pour le tome 2, c’est quitte ou double, car je suis sûre qu’il sera très différent. Le nouveau scénario correspondra-t-il plus à mon genre de lecture, ou encore moins ?

Comme je voulais une lecture plus légère pour contrebalancer Le Problème à Trois Corps, j’ai commencé en parallèle Captive de Renée Ahdieh, car j’adore les réécritures, et c’est celle des Mille et Une Nuits. Malheureusement, les personnages m’ont vite énervée… Par chance, le roman que j’ai commencé ensuite, La Lectrice tome 1 de Traci Chee, a été un énorme coup de cœur. Ce livre était génial, j’en ferai une chronique complète quand j’aurai lu les autres tomes, parce que wow, que ce soit l’édition – à part la couverture moche – les personnages, l’histoire, l’univers… tout était bien.

personne brandissant sa liseuse avec la couverture de Chinoises  de Xinran devant un tag coloré

Chinoises de Xinran

Après avoir terminé Batman – Nightwalker, j’avais commencé un autre roman sur ma liseuse, que j’ai lu lentement tout au long du challenge, dans les transports : Chinoises de Xinran. L’autrice témoigne de ses années à animer une émission radio pour les Chinoises de 1989 à 1997, collectant leurs récits afin de mieux les comprendre, et de permettre à d’autres de mieux les comprendre aussi. C’est un livre très adapté à une lecture morcelée : chaque chapitre aborde un témoignage différent, et on a aussi celui de Xinran. Les témoignages sont très durs, voir horribles, mais le style est fluide et facile à lire, ce qui en faisait, en général, une lecture agréable. C’est plutôt sur la fin que je me suis sentie mal pour certaines femmes… Il y a celui d’une femme qui vit dans la rue pour se rapprocher de son fils qui l’ignore. Une étudiante qui essaie de s’en sortir. Une révolutionnaire mariée de force. Si certains aspects sont spécifiques à la Chine, on retrouve des éléments contre lesquels les féministes se battent encore de nos jours, le fait que ce soient les victimes qui portent le blâme, entre autres, et le refus de la police de les aider.

J’ai lu les cent dernières pages d’une traite lors d’un voyage à Paris, le dernier week-end avant la fin du readathon – je l’ai donc commencé et terminé à Paris. Je ne suis pas fan de la représentation lesbienne dans ce livre, mais je suis contente que le thème ait été abordé. Lorsque je l’ai terminé, j’étais à la fois heureuse car c’était une excellente lecture, et déçue qu’elle ne continue pas. Avec d’autres témoignages, et d’autres encore…

Le Problème à Trois Corps comme Chinoises m’a permis d’en découvrir plus sur la révolution culturelle, quoi que ça ne soit pas le but de ces romans. J’avais également lu Lune de Printemps de Bette Bao Lord, conseillé par ma mère. C’est dommage qu’on n’en ait pas appris plus en cours d’Histoire…

Je n’ai pas fait très attention au respect des thèmes, mais, mine de rien, je valide toutes les catégories – à condition de pouvoir en valider plusieurs avec un seul livre. Sauf… paradoxalement, la seule que je n’ai pas validée est « personnage principal LGBTI+ ». Oui, c’est nul.

Entre les livres que j’ai achetés, ceux que j’ai empruntés, et les séries dont je compte lire la suite, il me reste aussi beaucoup de lectures pour les mois à venir !

Le Readathon du Nouvel An Lunaire a donc bien marché sur moi, et qui m’a permis de découvrir de nombreux livres et auteurices !

Avertissements En Proie au Silence : Viols grahpiques

Avertissements Chinoises : Viols graphiques

logo challenge imaginaire
Lu pour le Challenge de l’imaginaire

7 réflexions sur « Bilan NALReadathon »

  1. J’étais curieuse de lire ton avis sur Le Problème à Trois Corps. Mon chum l’a lu et l’a aimé aussi, donc ça m’intriguait. Je le tenterai peut-être un jour…

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