Cordélia a proposé de lire Enfants de Mars et de Vénus en lecture commune car il est disponible gratuitement en ligne, et moi, je ne dis jamais non à un roman de Lizzie Crowdagger !
En commençant, j’ai cru que le site buggait, car le 15e chapitre était avant le premier. Puis j’ai compris qu’il s’agissait d’un prologue ! Et d’habitude, le prologue, c’est ce moment assez cliché où l’auteurice fait tout pour vous convaincre que le livre est intéressant. Ce n’était pas vraiment le cas ici : sa violence m’a donné envie de m’arrêter. La narratrice, Lev, tue sa copine Alys en expliquant que c’est parce qu’elle est trans.
Bien sûr, je me doutais que les choses n’étaient pas ce qu’elles paraissaient, qu’elles faisaient semblant… J’ai déjà lu plusieurs livres de cette autrice, et je sentais déjà que le scénario serait bourré d’action, de rebondissements exagérés avec une bonne dose d’ironie.
Les chapitres suivants décomptent les jours avant que Lev ne tue Alys, et ça commence par leur rencontre lors d’une manifestation où elles sont toutes les deux arrêtées. Elles se plaisent tout de suite, mais Lev remarque bien vite qu’Alys lui cache de nombreux secrets : la police l’accuse de meurtre, elle est poursuivie par des nazis, et Lev se met à rêver d’une sorcière nommée Lilith qui lui ordonne de la protéger.
La narration est dynamique et drôle : l’histoire ne se prend pas au sérieux, les personnages se procurent des armes sans problème, les utilisent en pleine ville, et sont totalement indifférents à la violence. L’ambiance est très proche de Une Autobiographie Transsexuelle (avec des Vampires) : irréaliste, badass, c’est un blockbuster lesbien. L’univers, la magie et les personnages sont différents, car basés sur les rêves et la perception de la réalité, mais l’ambiance, le style et l’humour sont les mêmes.
Les termes psychophobes employés constamment m’ont pas mal fait grincer des dents. Certes, il y a une vague volonté de réappropriation, puisque les héroïnes emploient ces termes pour se décrire elles-mêmes, mais c’est pour revendiquer le plaisir qu’elles éprouvent à être violentes, et elles l’utilisent aussi pour expliquer que les méchants soient cruels.
J’ai continué ma lecture sans interruption, mais au milieu, il y a eu un creux. Peut-être parce que ça ressemblait beaucoup au livre de Lizzie Crowdagger que j’avais lu tout juste un mois plus tôt, peut-être parce qu’il n’y a pas beaucoup de suspens quand l’histoire est légère et qu’on sait que personne ne va mourir… je ne sais pas. En tout cas, je n’étais plus dedans et j’attendais que ça se finisse.
J’ai été d’autant plus surprise par la fin. L’action accélère, l’ambiance est plus tendue, j’étais de nouveau dans l’histoire. Elle continuait d’être parodique et drôle, mais dans les dernières pages, tout s’emboite. Un peu comme quand on pose la dernière pièce d’un puzzle ! Les solutions ne sortent pas de nulle part, et, quand elles arrivent, je me suis souvenue des indices qui avaient mené à ce moment. Il y a trois « solutions miracle », mais elles ne sont pas si miraculeuses et c’était très satisfaisant.
C’était donc une lecture sympa – je l’ai lu en une après-midi – et ça m’a fait plaisir de retrouver l’ambiance que j’avais aimée dans Une Autobiographie Transsexuelle (avec des Vampires)… Sauf que justement, je l’avais lu il y a peu et j’étais lassée par moments. Si vous avez aimé un de ces romans, l’autre est une valeur sûre… mais à ne pas lire immédiatement, pour éviter une impression de relecture !
Avertissements : violence, transphobie, psychophobie
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