Le challenge diversité en litté se poursuit – la partie 1 est ici. Je m’intéressais aussi aux lectures des autres, et je me suis vite rendue compte que beaucoup lisaient en anglais. J’aime bien lire en anglais moi aussi, mais souvent, ce sont des livres que je peux moins facilement recommander… et comme j’adore partager mes lectures, je préfère attendre la traduction française.
Une de ces recommandations, conseillée à répétition par Planète Diversité, qui organise ce challenge, a été Passing Strange d’Ellen Klages, qui vient d’être publié en français.
L’histoire m’a déroutée dès le début, car on ne comprend pas bien où elle va. La vieille Helen Young va vendre le tableau représenté sur la couverture… puis, bond dans le temps, on revient dans les années 1940 et l’héroïne semble être Franny… ou pas, puisque de nombreux personnages font leur entrée : la peintre Haskell, la jeune Emily, Babs, l’amante de Franny, Helen Young…
Un premier élément surnaturel s’immisce alors que le roman est bien entamé : Franny peut créer des raccourcis en pliant les cartes. J’ai adoré le caractère flou et subtil de cette magie, qui est à l’image du roman.
L’histoire se concentre peu à peu sur Haskell et son couple avec Emily, qui chante dans un bar lesbien. La scène du spectacle est d’ailleurs ma préférée : elle m’a fait penser à mes sorties au Cabaret de Poussière. Tout est là, le spectacle queer et révolutionnaire, les salutations « Mesdames, Messieurs, mes non-binaires », la présence des cishétéros qui nous prennent pour une attraction, et bien sûr qu’on se sent insulté·es et qu’on aimerait les chasser, mais en attendant, ils financent la troupe…
Le livre n’a cependant pas de direction précise, ce qui m’a manqué. On enchaine les belles scènes, dans une atmosphère de doux trouble avec de brèves et dures incursions de la réalité. Tout s’agence à la fin, parfaite, qui renoue avec le début de manière inattendue et poétique. Elle était très satisfaisante et m’a permis de terminer sur une belle note, mais la tension aura manqué tout au long du roman.
A ce moment-là, j’étais embarquée dans un long trajet en car, et la lumière encore faible permettait mal de lire les romans papiers que j’avais emportés. J’ai donc enchainé directement avec Caligo Lane, une brève nouvelle qui s’intéresse à Franny et sa magie des cartes : elle cherche à aider sa sœur, menacée par la seconde guerre mondiale.
J’ai beaucoup aimé les descriptions de la magie, et comme je connaissais déjà le personnage, c’était moins gênant que le récit soit court. Cependant, je ne trouve pas qu’il ait beaucoup apporté à l’univers de Passing Strange. J’étais plus intéressée par Helen Young que par Franny…
Cases cochées : Perso racisé, couple f/f, SFFF et intersectionnalité
Avertissements : mention de violences sexuelles policières, violences conjugales
Je n’ai jamais été fan de vampires, ni de romans que je qualifie de « vieux ». Mais, alors que je souhaitais écrire un roman avec des vampires, j’ai découvert en me renseignant que cette créature avait une connotation lesbienne, depuis l’écriture de Carmilla, en 1871, soit bien avant Dracula qui s’en est inspiré.
J’entends beaucoup que les identités LGBTI+ sont une mode. Ou une invention récente. Je pense que la case « date de plus de 2 ans » était surtout là parce qu’il y a de plus en plus de représentation, et que c’est un peu plus compliqué de trouver des romans plus anciens. Mais j’ai décidé de carrément remonter l’histoire, car quoi que certain·es en disent, nous avons toujours été là !
En commençant ma lecture, je ne m’attendais pourtant pas à grand-chose : c’est vieux, donc probablement sexiste et homophobe, non ?
Malgré un style d’écriture on ne peut plus plat, j’ai été agréablement surprise. Dès le début, c’est très très lesbien, avec Carmilla qui appelle la narratrice, Laura, « Chérie » et ce genre de passages est très fréquent :
« Elle me donna un baiser sans mot dire.
– Carmilla, je suis sûre que tu as été amoureuse ; je suis sûre que tu as une affaire de cœur en ce moment même.
– Je n’ai jamais aimé, je n’aimerai jamais personne, si ce n’est toi, murmura t-elle.
Ah ! comme elle était belle sous la clarté lunaire ! »
Laura, elle, ressent de l’attraction et de la répulsion mêlée, et j’ai trouvé ça génial : les esprits homophobes de l’époque pouvaient attribuer ce dégoût à la nature homosexuelle de l’attirance, et approuver l’œuvre, tandis qu’en réalité, ce dégoût vient sûrement du fait que Carmilla est une vampire – les animaux le perçoivent, donc l’instinct de Laura peut-être aussi…
Bien sûr, je savais comment ça se terminait, avec le meurtre de la sulfureuse Carmilla. N’empêche, c’était une lecture intéressante.
Avant de finir ma lecture, j’ai discuté avec quelqu’un qui m’a conseillé la web-série Carmilla. Qu’ai-je donc fait en fermant le livre ? Mon exposé pour le lendemain ? Que nenni ! Après tout, les épisodes sont courts…
J’adore les modernisations, et avoir lu Carmilla me permettait de capter les nombreux clins d’œil. La web-série est vraiment enthousiasmante et me permet de considérer ce roman avec un œil encore plus favorable !
Cases cochées : couple f/f, roman publié il y a plus de 2 ans – c’est le moins qu’on puisse dire !
Avertissements : mort violente d’un personage lesbien, racisme, sexisme
Autres romans avec des couples f/f :
- A l’abordage de Kadyan (chroniqué en partie 1 ici)
- Mes vrais enfants de Jo Walton (chroniqué ici)
- The infinite Loop d’Elsa Charretier
- Lumberjanes de Noëlle Stevenson (chroniqué ici pour le Pumpkin Autumn Challenge)
- Rouge Tagada de Charlotte Bousquet
- La sirène et la licorne d’Erin Mosta (chroniqué ici pour le Pumpkin Autumn Challenge)
- Dysfonctionnelle d’Axl Cendres (chroniqué ici pour le Pumpkin Autumn Challenge partie 2)
- Révolution avec une vampire de Lizzie Crowdagger (chroniqué ici pour le Pumpkin Autumn Challenge)
- Pas tout à fait des hommes de Lizzie Crowdagger (chronique à venir, c’était génial ! (J’ai publié la chronique !)
- La belle Eprise de Karin Kallmaker (chroniqué en partie 1 ici)
- Citrus de Saburo Uta (chroniqué ici pour le Winter is Reading)
- Frangine de Marion Brunet (chroniqué ici pour le Winter is Reading)
- Ecumes de Ingrid Chabbert
- Child Trip de Jeanne Sélène (chronique ici)
- Manderley Forever de Tatiana de Rosnay (chroniqué ici pour la Semaine à Lire)
Si j’ai lu 22 livres avec des personnages racisés, j’ai en revanche vraiment galéré à trouver des romans avec des personnages racisés sur la couverture. Planète Diversité a publié plusieurs exemples de versions françaises qui, en traduisant de l’anglais, remplacent les personnages racisés sur la couverture par des dessins abstraits ou carrément par des visages blancs – oui, je pense à Les Sept maris d’Evelyne Hugo. Durant ce challenge, j’ai pu constater que même quand le personnage est sur la couverture – ce qui est le cas, techniquement, de 16 de ces œuvres – c’est souvent en ombre, ou alors en tout petit, ou alors le visage est coupé… par exemple, la couverture de Et ils meurent tous les deux à la Fin représente les personnages principaux, qui sont racisés :
Je me suis finalement rabattue sur la lecture commune du challenge, How to be Remy Cameron de Julian Winters – j’avais déjà lu Nous les Filles de Nulle Part, chroniqué ici. Je l’avais acheté mais gardé sur mon étagère en attendant de prendre le train pour rentrer chez mes parents, et c’est là que j’ai commencé.
C’est un roman pour ados, alors je m’attendais à une lecture facile, même si c’était en anglais. Pas du tout ! C’est l’histoire de Remy Cameron, noir, gay, adopté, qui pour un essai de littérature, essaie de comprendre qui il est, et de se détacher de ses étiquettes. Le style est oral, jeune, moderne, alors je ne comprenais pas la plupart des expressions et références culturelles. J’avais beaucoup de mal à suivre.
Par exemple, lorsqu’il rencontre sa conseillère d’orientation, elle lui propose des plans d’avenir qui l’agacent, car ce sont des universités qui accueillent à bras ouverts les noirs et les gays. Contrairement à Remy, je ne cherche pas à me détacher de mes étiquettes, je veux qu’on les prenne en compte. Qu’on ne me conseille pas des films homophobes, par exemple. Alors que lui souhaite qu’on les « oublie ». Je pensais que mon incompréhension de sa réaction sur les universités était liée à cette divergence, mais j’ai fini par deviner que non : c’est parce que ces universités n’ont rien à voir avec ses souhaits d’étude – la littérature – et que la conseillère a donc considéré son orientation sexuelle plutôt que ses demandes explicites. Et là je suis d’accord avec Remy.
La divergence entre Remy et moi s’est aussi ressentie lorsqu’il a parlé de la réaction idéale à un coming out : son amie qui lui a répondu « ton t-shirt est à l’envers ». Alors que moi, c’est une réaction que je déteste, car c’est un moment stressant, une part importante de mon identité, et la personne en face semble l’ignorer. Oui, c’est normal d’être gay, mais ce n’est pas dans la norme, et ça implique tout un tas de difficultés que cette amie semble négliger… Et puis, à la place de Remy, je me serais demandé si elle avait bien entendu, ou si elle choisissait, délibérément, de l’ignorer, ce que des personnes de mon entourage ont vécu – la personne ne réagit pas, parce qu’au fond elle pense que ce n’est qu’une phase…
C’est justement ce qui rend Remy intéressant à mes yeux : il est différent de moi. Et, bien qu’il soit plus jeune, l’auteur est plus âgé, et Remy a fait son premier coming out il y a longtemps. Le roman tourne autour de la découverte de soi, mais pas en vue d’un coming out comme c’est le cas dans beaucoup de ces histoires : c’est la découverte de soi au-delà. Ce n’est pas non plus l’histoire d’un premier amour : Remy a déjà eu un copain, ils ont rompu, il essaie de s’en remettre et tombe amoureux de Ian.
Ce genre d’histoire vise plutôt les ados en pleine construction de soi, mais quand j’avais dix-sept ans, je n’aimais pas ces récits que je ne comprenais pas, où je ne me reconnaissais pas. Il n’est certes jamais trop tard pour se construire, mais comme la barrière de la langue est forte, c’est un peu difficile avec ce roman-là.
C’est dommage car il y a un ressort scénaristique que j’adore : plein de personnages. Car si ça arrive de n’avoir qu’un·e seul·e meilleur·e ami·e, c’est quand même beaucoup moins fréquent dans la vraie vie que dans les romans. Là, Remy est bien entouré : ses amies d’enfance Rio et Lucy, le copain de Lucy, Brooke, et son meilleur ami Ian, Sara, une fille qui crushe sur Lucy, Chloé et Jayden, Zac et Alex, et j’en ai peut-être même oublié. Et puis il y a sa famille : les parents, la sœur, la tante, l’oncle, le chien… Ç’aurait été génial si je n’avais pas été tellement concentrée sur la compréhension que j’en oubliais sans cesse les personnages et leurs caractéristiques.
J’ai mis presque deux semaines à le lire alors qu’il n’est pas épais. A défaut d’être emportée par le récit, j’ai trouvé Remy très intéressant, et les thèmes abordés aussi.
Cases cochées : lecture commune, personnage racisé sur la couverture !
Avertissements : ils sont indiqués sur la dernière page du roman
J’ai commencé ce roman suite à une recommandation de Parmi les Récits. Je le lisais dans le bus en me rendant à un goûter de Noël, et j’ai découvert Aza, une adolescente avec des pensées obsessionnelles. Et… je n’ai pas accroché, si bien que j’ai arrêté ma lecture.
Deux semaines plus tard, le challenge était sur le point de se terminer, j’avais un long trajet en train, et j’ai remarqué qu’en fait, j’avais déjà lu 14% du livre. Je me suis dit que je pouvais essayer de finir…
Au début, j’ai eu du mal à me souvenir de certains éléments, mais j’ai vite été plongée dans l’histoire. Daisy, la meilleure amie d’Aza, décide de mener l’enquête sur un milliardaire en fuite, pour empocher la récompense. Aza connait le fils et elles vont l’interroger…
J’étais prise par l’intrigue, mais aussi par la beauté de l’écriture. C’est très poétique, les mots ont de la valeur dans cette histoire. Les personnages en discutent d’ailleurs : la psy d’Aza explique l’importance de nommer une chose pour qu’elle soit réelle – en prenant l’exemple de peuples qui distinguent ou non des couleurs selon le vocabulaire existant. Ici, c’est appliqué à la neurodivergence et au besoin d’avoir un vocabulaire précis, mais ça concerne plein d’identités.
Je lisais dans les transports, et mes correspondances ont été annulées coup sur coup. Un contexte stressant, pas le meilleur pour ce roman : lorsqu’Aza part dans la spirale de ses pensées, l’anxiété du roman est communicative et j’avais l’impression d’étouffer.
L’amitié, la romance et la famille ont cependant la part belle dans ce récit, ce qui aide à composer avec cette anxiété. La romance m’a particulièrement plu, car c’est rare que je la trouve aussi bien faite. Les personnages s’aiment mais c’est simple et respectueux. Une citation l’illustrera au mieux, et elle montrera aussi la belle plume de ce roman.
« Allongée sous cet arbre, je me suis dit que je l’aimerais peut-être toute ma vie. On s’aimait, aucun doute là-dessus – on ne se l’était jamais dit et l’amour n’était pas forcément notre truc, mais c’est quelque chose que je ressentais. Je l’aimais et j’ai pensé que je ne le reverrais sans doute jamais, qu’il me manquerait toujours – n’était-ce pas là une terrible perspective ? »
J’ai adoré ce roman à mon deuxième essai, je suis très contente de lui avoir donné sa chance.
Cases cochées : Au cours de ce challenge, j’ai découvert que mettre ou non un personnage dans la catégorie « handi » était compliqué. Parfois le roman ne donne pas le nom du handicap… J’ai considéré la définition sociale du handicap, c’est-à-dire : le personnage rencontre-t-il des difficultés à cause du validisme ? Dans La Sirène et la Licorne, Cris n’a pas de difficultés motrices suite à son accident, mais son entourage restreint ses activités physiques.
A la fin, j’ai eu la surprise de constater que j’avais lu 20 romans avec des personnes en situation de handicap. J’ai l’impression d’en avoir lu beaucoup moins ! Sans doute parce que les handicaps sont très variés. Je n’ai lu aucun roman avec une personne autiste, par exemple…
Avertissements : auto-mutilation, accident de la route, anxiété, mort d’un parent, dépersonalisation, TOC, attaque de panique
D’autres romans avec des personnages importants en situation de handicap :
- On est tous faits de molécules de Susin Nielsen (chroniqué ici pour le Pumpkin Autumn Challenge partie 2)
- Mes vrais enfants de Jo Walton (chroniqué ici)
- La sirène et la licorne d’Erin Mosta (chroniqué ici pour le Pumpkin Autumn Challenge)
- Wonder de R.J. Palacio (chroniqué ici pour le Pumpkin Autumn Challenge)
- Ma vie de monstre d’Anne Pouget (chroniqué ici pour le Week-end à 1000)
- La tête dans les étoiles de Jen Wang (chroniqué ici pour le Week-end à 1000)
- Dysfonctionnelle d’Axl Cendres (chroniqué ici pour le Pumpkin Autumn Challenge partie 2)
- Fleur du désert de Waris Dirie (chroniqué ici pour le Pumpkin Autumn Challenge)
- Un si petit oiseau de Marie Pavlenko (chroniqué ici pour le Week-end à 1000 de Novembre)
- Paranoïa de Mélissa Bellevigne (chroniqué ici pour le Week-end à 1000 de Novembre)
- Eliza et ses monstres de Francesca Zappia (chronique à venir ! (j’ai publié la chronique)
- Nimona de Noëlle Stevenson (chroniqué ici)
- Boo de Neil Smith (je ne suis pas la meilleure juge mais j’ai trouvé très mauvaise cette représentation de la neurodivergence)
- Child Trip de Jeanne Sélène (chronique ici)
- Un Noël au Poil de Cha Raev (chroniqué ici pour le Winter is Reading)
- L’École de la Peur de Gitty Daneshvari
Et voici, enfin, la statistique pour un total de 90 livres :
Et oui, comme vous pouvez le constater, j’ai lu pas mal de romans sans la moindre représentation (18). Je ne sais pas si je suis surprise : d’un côté, je ne cherche pas du tout à lire des romans sans représentation, et quelque part, c’est triste de constater à quel point c’est difficile d’y échapper – pas qu’ils aient été mauvais, mais ça montre à quel point ils sont partout, et que s’il est facile de ne lire aucun roman avec de la représentation, l’inverse n’est pas vrai.
D’un autre côté, j’ai l’impression d’en avoir lu beaucoup plus que ça… Pourquoi ? C’est simple : si j’ai lu 43 livres gays au sens large, cela signifie que j’ai lu une majorité de romances hétéros… si j’ai lu 20 romans avec des personnages handi, cela veut dire que j’ai lu 70 romans avec des personnages valides… j’ai donc toujours l’impression de lire beaucoup de romans hétéros, blancs, valides… alors qu’en fait, je lis peu d’œuvres sans diversité !
Je suis en revanche agréablement surprise d’avoir vu plus de relations f/f que m/m. Sexisme oblige, il est beaucoup plus difficile de se procurer des romans f/f… durant tout le challenge, en fait, j’ai évité les romances m/m… et j’en ai quand même lu beaucoup.
C’est le moment de prendre des résolutions pour la nouvelle année, non ? Alors je vais continuer de ne pas privilégier les romans m/m même si c’est facile de se les procurer, et je vais fouiller partout pour trouver des romans avec des personnes trans, grosses, inter, aro et/ou ace. N’hésitez pas à me conseiller des livres !
Merci à Planète Diversité pour l’organisation du Challenge, et à toutes les autres personnes qui ont participé et m’ont permis de découvrir des livres.
1 C’est difficile de faire rentrer des œuvres dans des cases, mais j’ai fait au mieux, en considérant le ou les personnages point de vue, et les personnages secondaires au rôle important – généralement les love interest, mais parfois les meilleur·es ami·es.
J’ai également considéré le contexte, notamment pour les situations de handicap ou les situations de domination de race. Je n’ai pas fait de statistiques sur les #ownvoice car je n’ai pas eu le temps ou la possibilité de me renseigner sur toustes les auteurices.
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